mardi 28 mars 2017

Lizzie Martin, tome 1 : Un intérêt particulier pour les morts

HISTOIRE

Lizzie Martin accepte un emploi de dame de compagnie auprès d'une parente de son défunt père. Mais elle apprend très vite que celle qui l'a précédée a disparu dans d'étranges circonstances. Bientôt, son corps est retrouvé sur un chantier et c'est son ami d'enfance, Benjamin Ross, qui mène l'enquête.

CRITIQUE

J'adore la couverture et le titre m'intriguait énormément. Finalement, j'en ressors satisfaite de cette lecture, malgré ses défauts. Je lirais la suite avec plaisir !

Nous sommes à Londres, au 19ème siècle. On suit Lizzie Martin, une jeune demoiselle qui accepte un poste de dame de compagnie auprès d'une parente de son père. Mais très vite, elle sera liée à une affaire de meurtre : en effet, le corps de Madeleine Hexham, son prédécesseur, est retrouvé sur un chantier...

Ce que j'ai adoré dans ce roman, c'est la façon dont l'auteure nous plonge dans le contexte historique. Elle s'est bien documentée, nous offrant ainsi plusieurs facettes du Londres de l'époque : des visions contradictoires, entre les bourgeois et la misère du peuple. De plus, on découvre les mœurs et les coutumes propres à cette période, élément que j'ai particulièrement apprécié.
Les descriptions fournies sont très agréables à lire, sans pour autant qu'elles soient lourdes. Je les ai trouvées vivantes et surtout, elles font appel à plusieurs sens, en plus de la vue ; l'ouïe notamment ou encore l'odorat.
Bref, l'immersion est totale ! C'est d'ailleurs que ce qu'ai préféré dans ce texte !

L'intrigue policière en elle-même est plaisante à suivre, même si pas exceptionnelle. Elle ne met pas trop de temps à arriver, mais je n'ai pas non plus été transportée, au point de tourner les pages à une vitesse folle.
En revanche, l'auteure a l'excellente idée d'alterner les points de vue de Lizzie et Ben. On a donc deux visions d'ensemble sur l'enquête ; l'une de l'extérieur de la maison où vit désormais la jeune femme et l'autre de l'intérieur. Cela permet de récolter les indices et les informations au compte-goutte, détail que j'ai apprécié. Et comme la narration est en "je" à chaque fois, nous découvrons les éléments au fur et à mesure de la lecture.
Ceci dit, j'ai été surprise par l'identité du coupable, étant partie sur une autre voie. Avec le recul, je me dis qu'effectivement, c'est logique, mais sur le coup, je n'ai rien vu venir.

Les personnages sont sympas et attachants. Mais si je devais choisir entre Ben et Lizzie, je la choisirais, sans le moindre doute.
Car la jeune femme ignore tout de la société londonienne, ayant toujours vécu dans sa petite campagne provinciale. Elle va donc petit à petit apprivoiser son nouvel environnement (avec facilité, je l'avoue). Du coup, elle possède une naïveté qui va la pousser à commettre de temps en temps des actes insensés, voire dangereux.
Mais surtout, elle n'a pas sa langue dans sa poche ! Parfois impertinente, elle n'hésite pas à dire tout haut ce qu'elle pense, ce qui la place dans une positions délicate. Et surtout, elle dérange quelques personnages qui se sentent froissés par sa façon de se comporter.
Ce que j'ai surtout aimé chez Lizzie, c'est le prétexte pour permettre à l'auteure de parler de la condition féminine de l'époque. Et on peut dire que les femmes ne pouvaient pas faire grand chose !
En revanche, ce qui m'a agréablement surprise, c'est l'autre sujet qu'elle aborde au travers de Lizzie : le darwinisme.
En effet, Charles Darwin devient un morceau de l'intrigue qui nous donne surtout un aperçu de la manière dont sa théorie de l'évolution est perçue par ses contemporains. Et là encore, les avis divergent : entre ceux qui réfutent totalement ses arguments et ceux qui acceptent, cela donne un aperçu de l'ambiance qui règne pendant les dialogues !

Benjamin Ross est tout aussi attachant, même si j'ai moins aimé le suivre. Certes, il se montre galant et charmant, mais je n'ai eu d'atomes crochus avec lui. J'attends de voir ce qu'il nous réserve dans les tomes suivants, mais globalement, il m'a touchée, surtout grâce à son histoire personnel.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et sont tout aussi plaisants à suivre : le Dr Tibbett, par exemple, misogyne et très à cheval sur les vieux principes de la haute société. On suit aussi le neveu, assez mystérieux qui se dévoile progressivement.
J'ai aussi aimé Bessie, l'une des domestiques qui semble bien cacher son jeu...
Bref, une galerie de personnages vivants que j'ai eu du mal à quitter.

Le style d'Ann Granger est très plaisant, très immersif. Elle sait apporter une narration équilibrée entre descriptions, passages introspectifs et dialogues. Un équilibre presque parfait puisque j'ai eu du mal à entrer dans le livre à cause de la narration très importante par rapport au reste. Ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier cette lecture.

Ce premier volet des enquêtes de Lizzie et Ben a été très plaisant à lire. Bon, c'est pas parfait ; l'héroïne est naïve, la narration supplante les dialogues et j'ai moins aimé Ben, même s'il est attachant. Mais je lirais la suite avec plaisir !

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