jeudi 30 juin 2016

Les Mondes de Chrestomanci, tome 1 : Ma sœur est une sorcière

HISTOIRE

Rescapés du naufrage où leurs parents ont péri, Chat et sa sœur Gwendoline sont recueillis par le mage Chrestomanci.
Là, ils vont vivre d'étranges événements qui pourraient bien les mener vers des situations imprévisibles...

CRITIQUE

Lecture d'enfance, j'ai voulu me replonger dans cet univers inventé par Diana Wynne Jones et redécouvrir aussi les personnages.
Je ressors très satisfaite de cette lecture, malgré quelques défauts.

On suit donc Chat et sa grande sœur, Gwendoline, qui vont vivre des situations pour le moins... magiques. Car dans leur famille, la sorcellerie est une pratique courante, au grand plaisir de Gwendoline, bien décidée à montrer à tous l'étendue de ses pouvoirs...

J'ai beaucoup aimé l'univers mis en place par l'auteure ; la magie fait partie du quotidien de chacun. Il est donc normal que sorciers, nécromanciens et autres mages se côtoient ! Mais on découvre aussi d'autres aspects, plus tardivement dans le récit, mais qui montre toute l'étendue du monde de Mme Wynne Jones. D'ailleurs, ce point me rappelle énormément la trilogie A la Croisée des Mondes de Philip Pullman. Mais la comparaison s'arrête là.

D'emblée, j'ai accroché à l'histoire, en tout cas, à la première moitié. On suit les pas de Chat et Gwen (surtout elle) dans le milieu de la magie, leur arrivée au château de Chrestomanci et les drôles de situations auxquelles ils sont exposés.
A partir de la deuxième moitié, un événement clé vient bouleverser tout le quotidien qu'on a pu suivre jusqu'ici. Ce point mène alors vers un final que je n'ai pas vu venir et qui m'a agréablement surprise. C'est aussi dans cette deuxième partie qu'on apprend davantage sur le monde dans lequel évoluent les personnages.
Ceci dit, j'ai eu plus de mal avec cette deuxième moitié. J'ai un peu perdu la motivation car j'ai eu du mal avec un personnage en particulier (que je ne développerais pas dans cette chronique, pour ne pas spoiler). Mais la surprenante fin a regagné mon intérêt, à tel point que j'ai hâte d'en apprendre plus dans les tomes suivants !

Côté personnages, si la narration est externe, on reste exclusivement centré sur Chat. Ce dernier suit avec recul, souvent avec crainte, la façon dont la magie gère sa vie. Surtout sa sœur, qui ne perd jamais une occasion de dévoiler ses capacités surnaturelles.
Je l'ai trouvé très attachant, même si j'aurais aimé le voir mûrir davantage, surtout avec tout ce qui lui tombe sur la tête.
En revanche, Gwendoline est complètement détestable. Dans sa façon de se comporter (en véritable reine qui ne doit rien à personne et en vraie sorcière, désireuse de montrer à tous à quel point elle est puissante) aussi bien envers les autres qu'envers son propre frère. Et le final a confirmé cette impression ; je ne retiendrais rien de positif la concernant.
Pour Chrestomanci, il reste assez mystérieux. On sent qu'il possède des capacités exceptionnelles, mais l'auteure se garde bien de les révéler. Du coup, j'attends de lire les autres romans pour espérer en apprendre davantage sur lui ; aussi bien sur son passé que sur ses pouvoirs.

Diana Wynne Jones maîtrise très bien son récit. Si le choix de la narration est en "il", on se centre sur Chat. On apprend donc à connaître ses émotions, ses pensées et l'attachement pour lui est immédiat. J'aurais aimé alors avoir une narration en "je", car, pour moi, une narration externe permet de se focaliser sur plusieurs personnages, plusieurs lieux et, par conséquent, plusieurs événements à la fois.
Mais il n'en reste pas moins que l'auteure possède un style propre à s'immerger dans son univers ; univers dont elle ne dévoile pas toutes les clés.

Un roman qui présente un univers magique qui semble plus complexe que de prime abord, des personnages parfois hauts en couleur, mais un choix de narration qui me désole...
Ma sœur est une sorcière a été une lecture très sympathique !

lundi 27 juin 2016

Les enquêtes d'Enola Holmes, tome 1 : La double disparition

HISTOIRE

Pas facile de vivre seule avec sa mère et quelques domestiques dans un manoir ! Mais lorsque sa mère disparaît mystérieusement, Enola Holmes est bien décidée à résoudre l'énigme. Et ce, sans l'aide de ses frères, Mycroft et Sherlock Holmes...

CRITIQUE

Donner une petite sœur au célèbre détective  Sherlock Holmes ? L'idée est très sympa. Et sur le papier, qu'est-ce que ça donne ? Un premier tome mettant en scène une héroïne qui ne se laisse pas faire et des enquêtes qui promettent d'être palpitantes !

Dans ce premier volet, Enola veut résoudre l'enquête sur la disparition de sa mère. Mais son projet est mis à mal par ses frères, surtout Mycroft, qui se mettent en tête de la placer en pension pour en faire une parfaite lady...

L'enquête en question est plutôt convenue, je dois dire. On sent clairement qu'il s'agit d'un roman destiné à la jeunesse. Par conséquent, j'ai trouvé l'ensemble assez linéaire, sans véritable surprise. Et la fin a confirmé cette impression de "facilité" dans la résolution de l'enquête.
Ceci dit, vu comment tout se termine, j'ai eu l'impression que ce premier tome est en fait une sorte d'introduction qui va nous mener vers quelque chose de plus vaste que ce que à quoi le lecteur pense dès le début. Du coup, j'ai hâte d'en savoir plus !
Malgré tout, c'est parfaitement adapté au public visé. Ce qui ne m'a pas empêchée de profiter de ma lecture et de voyager avec la jeune Enola.


Car nous sommes dans l'Angleterre de la fin du 19ème siècle. L'auteure retranscrit d'ailleurs très bien le contexte historique, que ce soit au niveau des dialogues ou des descriptions des lieux.
L'immersion est totale et j'ai pris grand plaisir à découvrir cette époque, et surtout les mœurs. Car ce premier tome est très centré sur les conditions de la femme et les conventions les concernant.

J'ai beaucoup aimé ce point du roman et j'espère en voir encore davantage dans les tomes suivants.

Enola est une héroïne assez peu en accord avec les conventions de son temps. Elle n'hésite pas à braver l'autorité de ses frères pour tenter de résoudre la disparition de sa mère, quitte à se mettre dans des situations délicates.
J'ai adoré ce personnage, fort et assez déculotté à la fois. Le seul bémol que je lui reproche, c'est son âge. 14 ans, ça me paraît gros quand même pour tout ce qu'elle accomplit, même si elle est dotée d'une grande maturité pour son âge (mais ceci s'explique par l'éducation qu'elle a reçue). Si elle avait 16 ans, voire 18, je pense que cela aurait mieux passé.
J'ai aussi aimé sa façon dont elle gère son enquête et surtout comment elle parvient à décrypter les indices laissés sur sa route. Elle possède un esprit d'analyse assez fin, ce qui m'a énormément plu.
J'ai hâte de la retrouver dans les tomes suivants pour voir comment elle gérera ses autres enquêtes !

Ses deux frères, Mycroft et Sherlock sont plus en retrait. D'ailleurs, le point d'attrait du roman (Enola, sœur de Sherlock Holmes) est finalement assez peu mis en avant. Personnellement, cela ne m'a pas dérangée, je suis même assez satisfaite de ce que l'auteure en fait.

Le style est très immersif et surtout, offre un récit plaisant à suivre, avec un langage soutenu qui n'est pas pour me déplaire.

Un premier tome introductif, avec une enquête plaisante à suivre, malgré la facilité avec laquelle elle est résolue, une héroïne forte et qui n'a pas froid aux yeux...
Pas de doute, Enola Holmes est un personnage à suivre de près, surtout dans les tomes à venir !


dimanche 26 juin 2016

Un été à la morgue

HISTOIRE

Christopher rêve de devenir agent secret. Pour ce faire, il entreprend un stage à la morgue de la ville.
Dès le premier jour, il doit faire face à un cadavre déroutant ; car le rapport d'autopsie indique qu'il s'agit d'un suicide, alors que le corps est criblé de balles... Pourquoi le document a-t-il été falsifié ?
Dès lors, l'adolescent va tenter de résoudre ce mystère...

CRITIQUE

En farfouillant ma PAL, je suis tombée sur ce titre et le pitch de la quatrième de couverture me plaisait. De ce fait, l'histoire est très plaisante à suivre.

On suit donc Christopher Newell, un ado un peu marginal, qui au cours d'un stage à la morgue, découvre qu'un rapport d'autopsie a été falsifié, car le corps en question est criblé de balles. Mais pour quelle raison ?

Cette question est le point de départ d'un récit plutôt plaisant à suivre, même si je ne l'ai pas non plus trouvé archi passionnant, au point de poursuivre absolument ma lecture (comme cela a été le cas avec Si loin de toi). J'ai malgré tout pris plaisir à découvrir la façon dont Chris gère l'enquête et les obstacles qui se dressent sur sa route.
J'ai trouvé l'ensemble bien ficelé, avec des passages où l'auteur s'amuse à développer ses personnages et surtout leurs relations, de façon parfois loufoque. Ceci sans jamais tomber dans la surenchère et sans mettre de côté l'enquête.
Durant toute ma lecture, je me suis demandée comment l'histoire allait se terminer. Je suis plutôt satisfaite de la façon dont l'auteur conclut son livre, d'autant plus que je n'avais aucune idée de ce qui pouvait bien se tramer en coulisses. La surprise a donc été au rendez-vous.
Le tout est construit de manière directe, sans scène inutile. On sent que ce livre est adapté à un public d'adolescents et l'auteur sait parfaitement faire immerger son lecteur. Je trouve que ce roman est un bon point de départ pour quelqu'un qui veut découvrir le policier, mais sans se prendre la tête.

Les personnages sont assez attachants. Certains d'entre eux possèdent même un sacré caractère !
C'est le cas de Christopher, héros et narrateur de l'histoire, un peu marginal et excentrique. J'ai adoré ce côté-là de sa personnalité, cela apporte une fraîcheur bienvenue et apporte ce côté justement "loufoque" au récit que j'ai apprécié. Le "je" renforce l'immersion au sein de l'intrigue ; on se pose des questions, comme Chris, on tremble pour lui quand une situation rocambolesque lui tombe dessus. Et autant vous dire que cela lui arrive souvent !
Tina aussi est plutôt excentrique, mais d'une autre manière. Elle aussi cherche à résoudre l'enquête et son duo avec Chris donne lieu à des scènes tantôt cocasses, tantôt complices. Mais je l'ai moins appréciée que Chris.
Les persos secondaires ne sont pas en reste. Je retiendrais surtout Mike, le meilleur ami de Chris ; Daniel, le petit frère de ce dernier ; et Julia, l'ex du narrateur. Ils gravitent autour du duo et apportent chacun leur contribution à l'enquête, à leur manière.

L'écriture est fluide, directe, sans que ce soit trop lourd. Comme je l'ai écrit plus haut, l'auteur signe ici un policier efficace en matière de style, qui donne envie de découvrir son roman et surtout la façon dont il gère le suspens et le final.

Un été à la morgue est un excellent départ pour celui ou celle qui veut découvrir le policier. Une histoire plaisante, des personnages hauts en couleur, une écriture efficace : tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment de lecture.
Pour ma part, ce fut une expérience très plaisante !

samedi 25 juin 2016

Le Peuples des Minuscules, tome 1

HISTOIRE

Parce que sa mère doit partir, Midge passe plusieurs semaines chez son oncle.
Là-bas, elle découvre les joies de la vie champêtre, mais surtout le peuple des Minuscules, des créatures féeriques dont leur habitat est menacé d'extinction...

CRITIQUE

Depuis le temps que je voulais lire cette saga, je suis plutôt heureuse d'avoir pu l'emprunter à la bibliothèque. Parce que vu la grande déception que j'ai ressenti, j'étais malgré tout contente de ne pas avoir dépensé neuf euros pour ce titre. Même si c'était la version poche.

On suit donc Midge, une ado contrainte de vivre chez son oncle, le temps que sa mère parte pour jouer du violon dans un prestigieux orchestre. Mais voilà qu'elle découvre l'existence des Minuscules, un petit peuple féerique dont leur vie est gravement menacé ; en effet, l'oncle de Midge souhaite vendre ses terres, là où se sont établis les petites créatures...

Le gros reproche que je fais à ce roman, ce sont les longueurs interminables dont il est pourvu.
Car le roman est très lourd, empli de descriptions parfois interminables et de scènes qui font difficilement avancer l'intrigue.
Du coup, l'ennui s'est pointé à plusieurs reprise, ce qui fait que j'ai décroché régulièrement.
L'histoire en elle-même est plutôt sympa, même si je l'ai pas trouvée très transcendante. J'en attendais autre chose... Plus d'actions, notamment. Or, si vous voulez que ça bouge, va falloir attendre un trèèèèèèès long moment. Et encore, je n'ai pas accroché plus que ça à ces scènes. J'avais tellement hâte d'en finir que mon attention n'a pas beaucoup mise à contribution...

Concernant les Minuscules, c'est véritablement le gros point positif du roman. On apprend à connaître ce peuple, divisé en cinq tribus et à découvrir leur mode de fonctionnement. J'ai adoré la façon dont l'auteur aborde sa mythologie, de façon plutôt complexe, je dois le souligner.
Car on aborde le monde des Minuscules de façon abrupte : des noms donnés ainsi, des fonctions qu'on explique quelques paragraphes plus loin... Il faut un certain temps d'adaptation pour appréhender au mieux l'univers. Personnellement, j'ai été séduite par ce petit monde, même s'il est très loin d'être accueillant envers les humains (les Gorjis comme les Minuscules nous appellent). Et certains d'entre eux se croient même au-dessus des autres, se permettant ainsi des actes de cruauté qui n'ont rien à envier à ceux des homos sapiens.
Bref, c'est l'élément le plus intéressant de ce premier tome, pour moi.

Les personnages ne sont guère travaillés, et n'ont même pas de capital sympathie (ou presque).
J'ai par exemple trouvé Midge très fade, comparé à Petit Marten ou Henty, deux Minuscules qui, eux, m'ont vraiment séduite. Ce sont d'ailleurs les seuls persos auxquels je me suis attachée durant toute ma lecture.
J'ai trouvé les autres plutôt banals, je n'ai jamais éprouvé la moindre attache. A mes yeux, ils ne sont pas suffisamment travaillés pour qu'on puisse vraiment s'y identifier. Et cela me frustre beaucoup car, en tant que lectrice, j'aime éprouver de la sympathie, qu ce soit pour les personnages principaux ou secondaires. Et là, rien. Ça m'ennuie énormément.

Le style est pour beaucoup dans ma déception globale du récit. Car je le trouve assez lourd, tant côté intrigue (trop de scènes de remplissages) que côté descriptions. L'auteur s'attarde sur des éléments qui, pour moi, ne participent pas vraiment à l'avancement de l'histoire et encore moins au développement des personnages.

Un premier tome bourré de descriptions, de scènes parfois inutiles, le tout sous une plume assez lourde. Sans compter des personnages qui manquent cruellement de profondeur, malgré une histoire finalement sympathique.
Seule la mythologie sur les Minuscules sauve la mise, mais, à l'heure actuelle, je ne sais toujours pas si je vais lire la suite...

jeudi 23 juin 2016

L'Héritière, tome 1

HISTOIRE

Twylla possède un pouvoir redoutable : elle tue par un simple toucher.
La Reine utilise son don pour éliminer les traîtres du royaume.
Mais le jour où Lief, son nouveau garde, arrive, l'univers de la jeune fille bascule...

CRITIQUE

Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce livre, jusqu'à ce que je tombe dessus à la bibliothèque. La couverture m'intriguait, alors j'ai décidé de l'emprunter.
Et j'ai bien fait car c'est un excellente découverte !

On suit Twylla, une ado de 17 ans, pas vraiment comme les autres, puisqu'elle peut tuer par un simple contact physique. Avec un tel pouvoir, pas question de se balader n'importe où dans le château : elle est constamment surveillée par deux gardes et ses déplacements sont strictement limités. Or, voilà qu'un nouveau garde, Lief entre en scène...

L'univers de ce roman est à la fois fantastico-médiéval : on baigne dans une ambiance assez moyen-âgeuse, avec ses aspects propres à cette série, même si ce premier tome se passe en grande partie en huit-clos. Comme Twylla, on se sent confiné dans ce château où on ne peut accorder sa confiance à personne (ou presque) et où la Reine est très loin d'être un enfant de chœur...
J'ai trouvé le tout très riche et travaillé. On apprend pas mal de choses au cours des deux tiers du roman, au compte-goutte, ce qui permet d'apprécier le monde mis en place. Pour ma part, j'ai adoré ce côté assez sombre, parfois glauque que l'auteure accorde à certains moments (je pense par exemple à la scène du banquet dans la forêt. Elle illustre aussi très bien la cruauté de la Reine, mais je reviendrais dessus plus loin).

J'ai adoré la façon dont l'auteure met en scène son histoire. On a peu d'action, mais cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire. Car on apprend ainsi à mieux connaître les personnages et à appréhender cet univers aussi fascinant qu'inquiétant. Ce qui ne veut pas dire que le roman est ennuyant, bien au contraire !
Miss Salisbury a réussi à me prendre totalement à contre-pied ; elle offre une tournure aux événements que je n'avais pas vu venir. Du coup, j'ai plusieurs fois été très surprise de la façon dont l'histoire avançait. Elle a su endormir mon attention, pour mieux m'avoir par surprise.
Et le dernier tiers a fini d'achever ce côté "surprenant" à l'intrigue, me donnant ainsi une furieuse envie de lire la suite au plus vite. Malheureusement, il va falloir attendre un moment !

J'ai aussi apprécié la façon dont l'auteure traite de la thématique du choix, de la place réservée à chacun dans la société. A travers l'histoire de Twylla, c'est la façon dont nous abordons notre destinée qu'elle exploite.

Twylla, justement, est une adolescente à laquelle je me suis énormément attachée. Comme est elle la narratrice, on la suit dans son long cheminement, jusqu'à la dernière page. Le fait que la narration soit en "je" renforce la surprise de l'intrigue, car comme elle, on ignore tout de ce qui se trame en coulisses.
J'ai aimé son évolution, sa façon d'appréhender les choses, et surtout ce qui lui tombe sur la tête. Et je me suis souvent posée la question : "Qu'aurais-je fait à sa place ?". J'ai hâte encore une fois de la retrouver dans le tome 2 pour savoir ce qu'elle devient !

Les autres personnages ne sont pas en reste. Bon, je ne le cache pas, y a un triangle amoureux qui se met en place. Mais non seulement je le trouve bien construit, mais en plus, il ne prend pas toute la place. En fait, on se sent même un peu perdu face aux deux prétendants, comme Twylla. Pour ma part, mon cœur est assez partagé.

En revanche, un personnage que je retiendrais et qui m'a impressionnée du début à la fin, c'est la Reine. Sa cruauté n'a d'égale que son égoïsme. Véritable tyran au sein de son entourage, elle dirige le royaume d'une main de fer. Elle m'a beaucoup rappelée la belle-mère de Blanche-Nege, le côté narcissique en moins.
Bref, une méchante réussie à tout point de vue !

Le texte est fluide, mais surtout très bien écrit. Je me suis vraiment laissée immerger dans ce monde, dans cette histoire. Je suis impatiente de découvrir la suite, même s'il faut prendre mon mal en patience. J'ai aussi adoré la façon dont l'auteure tourne les dialogues, de manière parfois assez soutenu. Je trouve que cela renforce davantage la notion "Moyen-Âge" que je colle à l'univers.

Un monde riche et travaillé, des personnages attachants et une méchante réussie qu'on aime détester. Une intrigue qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout et un style soutenu qui m'a séduite.
Pas de doute, ce premier tome est une vraie merveille ! J'ai hâte de lire la suite !


dimanche 19 juin 2016

Revenants, tome 1 : Plus encore que la vie

HISTOIRE

Après la mort de ses parents, Kate part vivre une nouvelle vie à Paris, chez ses grands-parents.
Là, elle rencontre Vincent, un garçon énigmatique qui va lui faire découvrir un monde qu'elle ne soupçonnait pas...

CRITIQUE

La trilogie d'Amy Plum... Voilà une saga que je voulais découvrir depuis longtemps. Aujourd'hui, j'ai enfin eu l'occasion de lire le premier tome.

Ma déception n'en n'a été que plus grande surtout après avoir lu les avis essentiellement positifs.

Kate s'installe à Paris, chez ses grands-parents, avec sa grande sœur Gracie, pour surmonter la mort de leurs parents. Sa rencontre avec Vincent va bouleverser son quotidien...

Le gros problème avec ce livre, c'est que je me suis ennuyée durant une grande partie de ma lecture. Il faut dire que le récit n'est guère prenant. Kate passe une grande partie de son temps à roucouler avec Vincent. La romance prend donc une grande place, au détriment de l'intrigue qui avance comme un escargot. Il faut attendre la fin pour que les choses bougent enfin ; c'est là où le roman a enfin éveillé mon intérêt. Mais cela n'a pas effacé l'ennui profond que j'ai ressenti durant ma lecture.

C'est d'autant plus dommage, car les cent premières pages ont été plaisantes à lire. L'auteure prend le temps de mettre en place les personnages, surtout Kate, pour qu'on puisse s'attacher à eux. Passé ce cap, j'ai senti mon intérêt baisser, jusqu'au final. Je m'attendais à une intrigue plus surprenante, plus prenante. J'espère que ce sera plus le cas dans les tomes suivants...

Autre point qui m'a dérangée : la quatrième de couverture. Car à mes yeux, elle en dévoile trop. Et ça gâche une partie du suspens, car Vincent tarde à dévoiler sa véritable nature. Hors, avec son résumé, Plus encore que la vie perd déjà de son intérêt car le lecteur sait déjà à l'avance ce que l'histoire lui réserve.

Heureusement, la mythologie mise en place par Mlle Plum a su me tenir en haleine ; c'est d'ailleurs le seul point qui m'a donnée envie de poursuivre ma lecture. Car elle propose une mythologie intéressante et assez originale pour le coup. On découvre les différentes facettes de Vincent au compte-goutte et j'ai trouvé cela très prenant.

Concernant les personnages, j'ai eu du mal avec Kate. Car mon ressenti vis-à-vis d'elle est allé en dent-de-scie durant ma lecture. Les 150 premières pages, je l'ai trouvée assez posée, quoique assez midinette quand elle est avec Vincent... mais ça allait. Je me suis beaucoup attachée à elle, de part son vécu et sa solitude.
Or, un événement va changer mon opinion sur elle ; la demoiselle se transforme subitement et son caractère s'en ressent. Je n'ai pas du tout compris ce retournement de situation, surtout au vu des explications sur la mythologie fournies des pages plus tôt. Du coup, mon attachement est retombé d'un coup... pour finalement remonter quelques chapitres plus loin !
Bref, avec Kate, ça l'a fait moyen...

Pour Vincent, j'ai pas du tout accroché à lui. Je le trouve trop niais, pas assez creusé, même si l'auteure nous révèle un passé plutôt difficile.
J'ai largement préféré les personnages secondaires, notamment les jumeaux Charlotte et Charles.  Ils apportent une touche de fraîcheur bienvenue au récit.

Le style est très fluide ; les émotions se dégagent de cette plume assez plaisante à suivre, rendant le récit très agréable à lire.

Un premier tome très centré sur la romance, malgré une fin géniale et une mythologie intéressante et originale. Un personnage principal assez moyen et des personnages secondaires beaucoup plus plaisants à suivre... Bref, Plus encore que la vie est un premier tome très moyen pour ma part, mais la plume d'Amy Plum m'a convaincue de lire la suite.


jeudi 16 juin 2016

Si loin de toi

HISTOIRE

A la base, elles devaient se rendre à une soirée. Mais Mina changea de direction et emmena Sophie, sa meilleure amie, dans un bled paumé où elle ne se doutait pas du sort tragique qui l'attendait.
Rescapée, mais traumatisée, Sophie est bien déterminée à retrouver l'assassin de Mina.
A n'importe quel prix.

CRITIQUE

Après une looooooongue panne livresque qui a duré plus d'un an, j'ai décidé de reprendre la lecture, en empruntant un livre à la bibliothèque. J'ai choisi Si loin de toi car le synopsis m'intriguait. Et j'en ressors ravie ! De quoi me remotiver à relire (et aussi reprendre ce blog en main par la même occasion) !

On suit Sophie, une adolescente de 17 ans, qui vient d'échapper à la mort. Sa meilleure amie, Mina, n'a pas eu cette chance et a été abattue sous ses yeux.
Dès lors, Sophie fera tout pour retrouver le meutrier...

Le point fort de ce roman est incontestablement l'histoire, prenante dès les premières pages.
On est directement plongés dans le récit, narré du point de vue de Sophie. Cette dernière a vécu un véritable traumatisme et veut rendre justice à son amie. Elle est donc déterminée à aller au bout de son idée.
Le côté "enquête policière" met du temps à arriver, mais personnellement, cela ne m'a pas dérangée. Car cela permet de développer les personnages, leurs relations avant/après le drame et donc, de mieux s'attacher à eux. J'ai trouvé l'ensemble très addictif ; jusqu'au bout, je n'ai pas su dire qui était le responsable. J'ai donc été agréablement surprise par le dénouement final.

L'ambiance de ce bouquin est assez pesante, parfois sombre ; en cela, elle me rappelle un livre de la collection Black Moon que j'ai lu des années auparavant : Hantise de Michelle Jaffe. Il faut dire qu'en plus du meurtre de Mina, l'auteure aborde des sujets difficiles : la drogue et son addiction, la perte de confiance en soi... Tout cela est abordé avec finesse, sans jamais tomber dans la caricature, ni dans le surplus.
Sans compter que plus on avance, plus on sent que Sophie s'engage dans un engrenage où elle n'en sortira pas indemne. Elle en a conscience, mais cela ne m'a pas empêchée de trembler pour elle. Je n'ai pas pu lâcher le bouquin avant de savoir ce qu'elle deviendrait. Je n'avais d'ailleurs aucune idée de la façon dont Tess Sharpe concluerait son histoire.

Si le récit est prenant, je retiens quand même un bémol : les sauts temporels.
Il faut savoir que les chapitres sont divisés de la manière suivante : on a un chapitre où on suit Sophie dans le présent. Le chapitre suivant nous ramène des mois, voire des années en arrière et nous plonge dans un flash-back où Sophie raconte un souvenir, mêlant Mina et d'autres personnes de leur entourage. Troisième chapitre, on revient au présent, etc.
Si j'ai trouvé l'idée sympa (cela permet de mieux comprendre les tenants et aboutissants du présent et de davantage développer les persos et leurs relations), j'ai parfois trouvé ces sauts dans le temps mal maîtrisés et débarquent comme un cheveu sur la soupe. Je me suis parfois perdue dans ces flash-backs, ce qui a rendu ma lecture un peu brouillonne.

Côté personnages, je retiendrais surtout Sophie, la narratrice.
Torturée psychologiquement, elle nous fais part de ses émotions, de ses souffrances. On suit avec elle la progression de son enquête, mais aussi la façon dont elle tente de se reconstruire. Je l'ai adorée ; à la fois forte et fragile, elle m'a même impressionnée à certains moments. Sophie est vraiment un personnage complexe, travaillé... malheureusement, au détriment des autres.
Car les persos secondaires sont plus "fades", comparés à Sophie. Je me suis moins attachée à eux. Même à Mina, que j'ai trouvée plus agaçante. Ce qui ne m'a pas empêchée d'éprouver de la sympathie pour elle... mais moins que Sophie, quand même^^

Le style de l'auteure est très fluide et surtout, sa plume est très addictive. Elle a su me faire entrer directement dans l'histoire, si bien que j'ai dévoré le bouquin très, très vite !

Un roman YA avec une histoire prenante, un personnage principal complexe et attachant, des thématiques abordées avec justesse, sans jamais tomber dans l'excès et une plume addictive. Je regrette juste des flash-backs mal maîtrisés qui apportent un côté un peu "brouillon" à ma lecture.
Si loin de toi était LE livre qu'il me fallait pour reprendre goût à la lecture. Et je suis plus que ravie de l'avoir découvert !