jeudi 28 juillet 2016

Le carnet de Théo, tome 2 : Chacun son style

HISTOIRE

Après l'annonce fracassante de la fin du premier tome, Théo apprend à vivre autrement. Entre ses passions pour le dessin et les mangas, ses relations difficiles avec ses parents, la rentrée dans son nouveau lycée, son amitié avec Ishiguro-san et ses amours compliquées avec Sin, elle n'a pas une minute à elle !

CRITIQUE

Après la superbe découverte du premier volet, il n'en fallait pas plus pour me plonger rapidement dans le deuxième. Et même si j'aime toujours autant, je dois bien avouer que j'ai déjà moins apprécié que le tome un...

On retrouve donc Théo qui entame sa nouvelle année dans un nouveau lycée. Elle doit aussi faire face à plusieurs problèmes, dont son amour pour Sin, un garçon décidément bien compliqué à suivre...

Vous l'aurez compris, cet opus se centre davantage sur les relations amoureuses de Théo. Elle tombe en effet sous le charme d'un chanteur, mais ce dernier se révèle assez compliqué à suivre... Disons que c'est le genre de personnages que je déteste, mais comme notre héroïne est amoureuse, elle ne voit pas vraiment les mauvais côtés...
Heureusement, on ne se centre pas uniquement sur ce point, même s'il occupe une grande place.

On continue, par exemple, de suivre la relation entre Théo et Ishiguro-san. On en apprend d'ailleurs plus sur ce dernier dans ce volet, notamment sur ses proches. J'aime toujours autant les interactions entre eux, voir comment le vieil homme guide la jeune fille dans sa voie de future mangaka. Ce sont les passages que j'ai préféré (comme dans le tome un) !

L'histoire place aussi Théo face à plusieurs situations qu'elle ne s'attendait pas à gérer, qui concernent ses parents. J'ai bien aimé la façon dont l'auteure aborde les problèmes auxquels elle doit faire face. Je pense que tout adolescent se reconnaîtra dans l'histoire de Théo pour quiconque a vécu la même chose. Et vu comment le récit se termine, j'ai hâte de lire le dernier acte pour découvrir ce qu'il advient de tout ce petit monde.

On découvre aussi l'adolescente dans son nouveau lycée et la façon dont elle apprend à connaître ses nouveaux camarades. J'ai adoré ces passages car elle se retrouve parfois dans des situations cocasses, mais en plus, je l'ai aussi sentie plus ouverte, notamment vers la fin. Encore une fois, il me tarde de lire le troisième tome pour continuer à suivre les relations entre Théo et ses camarades. Et plus particulièrement Charlie, l'un des personnages les plus mystérieux de ce volet.

Outre ces éléments de l'histoire très plaisantes à suivre, Théo, en grande fana de mangas qu'elle est, continue de nous offrir des références à des titres de BD japonaises, quand elle ne nous parle pas de sa passion pour le dessin et/ou la culture asiatique en général. J'adore ces références dont elle parsème son récit, surtout quand elle surnomme les personnes de son entourage de prénoms de protagonistes de mangas !

Le tout est accompagné d'illustrations toujours plus belles. Plus variées aussi (même si le fait de se servir des mêmes ne m'avait pas autant gênée dans le premier tome) et aussi un peu plus travaillées. C'est un vrai régal pour les yeux !

Théo est toujours aussi géniale en tant que narratrice ! Son cynisme fait toujours mouche, même si elle s'adoucit davantage. Je continue à m'identifier à elle, notamment dans sa façon de voir le monde, et surtout ses proches.
J'ai aussi beaucoup aimé Charlie, le nouveau personnage qui va intriguer notre héroïne. Je trouve qu'elle cache bien des choses, mais je pense que le tome trois va nous apporter bien des révélations sur elle...
Concernant Sin, comme je l'ai écrit plus haut, c'est typiquement le genre de personnages que je n'aime pas du tout. J'ai tout de suite capté le genre, et je regrette que Théo ne l'ait pas vu. Je peux comprendre que l'amour rend aveugle, mais bon...

C'est très plaisant à lire, cynique par moments, mais c'est toujours un plaisir de suivre la plume de Mlle Cannone !

Un deuxième tome un peu en-deçà du premier, mais j'ai pris plaisir à retrouver le monde de Théo et ses références aux mangas, au dessin et à la culture asiatique !
J'ai maintenant hâte de connaître le dénouement !

dimanche 24 juillet 2016

Les étranges sœurs Wilcox, tome 1 : Les vampires de Londres

HISTOIRE

Amber et Luna Wilcox se réveillent au beau milieu d'un cimetière. Elles ne savent pas du tout comment elles ont atterri là. Mais une chose est sûre : elles ne sont plus humaines...

CRITIQUE

La saga des sœurs Wilcox est une curiosité que je voulais lire depuis un moment. C'est chose faite avec ce premier tome et je suis très satisfaite, même s'il n'est pas parfait.

On suit donc deux jeunes filles : Amber et sa petite sœur, Luna. Elles se réveillent dans un cimetière, sans se souvenir de la manière dont elles sont arrivées là. Commence alors pour elles une étrange aventure où elles rencontrent des personnages hauts en couleurs et découvrent leur nouvelle nature vampirique...

J'ai beaucoup aimé l'histoire, qui possède un petit côté enquête et quête de soi.
L'enquête en question repose sur deux éléments : Jack l'Eventreur et Dracula, le méchant principal de la série. Mais ce dernier est mis en retrait, au profil du célèbre tueur en série. Même si cette partie n'est pas la plus importante, j'ai pris plaisir à voir comment l'auteur gère son enquête, d'une manière certes rapide (surtout les dernières pages), mais qui amorce une menace plus dangereuse encore pour les tomes à venir.
La quête de soi se centre sur la nouvelle vie des sœurs Wicox, qui tentent de se souvenir de leurs derniers moments "humains", en plus de s'adapter à leur nouvelle condition de vampires.
Ces deux côtés sont tout aussi plaisants à suivre, même si c'est la deuxième que l'on suit davantage. Découvrir les filles et voir comment elles s'en sortent m'a beaucoup plu, ce qui a renforcé mon attachement pour elles (même si j'ai une large préférence pour Luna).

Le fait de voir les sœurs Wilcox s'adapter à leur condition de vampire permet d'appréhender la mythologie des créatures, même si le fond reste classique. En effet, les vampires ne supportent pas le soleil, boivent du sang et possèdent des capacités surnaturelles. Rien de nouveau, donc.
Ceci dit, l'auteur aborde aussi d'autres points que l'on découvre petit à petit, en même temps que les demoiselles. J'en dis pas plus pour ne pas spoiler, mais Fabrice Colin n'en dévoile que le minimum pour nous en dévoiler davantage dans les tomes suivants.

J'ai beaucoup aimé Amber et Luna, même si j'ai une préférence pour cette dernière. Niveau caractère, Luna me ressemble plus : elle est calme, assez posée et réfléchie. Son aînée est, en revanche, plus impulsive et têtue. Elle a d'ailleurs le don pour se mettre dans des situations délicates.
Le génie de ce roman est de mélanger habilement personnages fictifs et historiques. Car les sœurs côtoient un certain Sherlock Holmes et son assistant, le docteur Watson. On suit également Dracula, Jack l’Éventreur et un certain Bram Stocker.
J'ai adoré ce mélange, qui apporte une touche d'originalité à ce récit. Ça coule tout seul et c'est bien construit. Après, j'ai pas non plus ressenti d'attachement particulier, même si on sent que M. Stocker a un passé difficile et qu'il possède un potentiel intéressant pour la suite. J'attends de voir ce qu'il va nous révéler !

C'est très fluide et l'auteur sait très bien distiller une ambiance tantôt sombre, tantôt plus légère. Mais une chose est sûre : je ne me suis pas ennuyée une seconde.

Ce premier tome des sœurs Wilcox nous permet de découvrir une histoire à plusieurs facettes, des personnages attachants et à fort potentiel, le tout sous une plume très plaisante à lire.
Assurément une belle découverte !

lundi 18 juillet 2016

Mathieu Hidalf, tome 1 : Le premier défi de Mathieu Hidalf

HISTOIRE

Mathieu Hidalf est une personnalité célèbre dans le royaume depuis la bêtise qu'il a concocté pour ses huit ans.
Aujourd'hui, il fête ses dix ans. Et il a bien l'intention de commettre une nouvelle bêtise lors de la fête d'anniversaire du roi !

CRITIQUE

Je suis tombée à plusieurs reprises sur les romans de cette saga fantasy destinée à la jeunesse. Curieuse, je me décide à emprunter le premier. Et quand je lis les chroniques élogieuses sur ce premier volet, je me demande si je ne suis pas passée à côté de quelque chose parce que je n'ai pas aimé !

Nous sommes donc dans un royaume où notre héros, Mathieu Hidalf est plutôt célèbre grâce à sa bêtise qui a provoqué pas mal de dégâts, le jour de ses huit ans. Deux ans plus tard, il s'apprête à réitérer, mais un événement imprévu va chambouler tous ses plans...

Je vais malgré tout commencer par les points positifs, car le roman ne possède pas que des défauts.
A commencer par le monde dans lequel nous sommes. On sait que le roi qui dirige tout ce petit monde fête son anniversaire de façon bien particulière et on découvre également une école bien spécifique, qui forme une élite très bien courue dans le monde créé par Christophe Nolin.
J'ai beaucoup aimé ce point, bien amené et qui donne envie d'en apprendre davantage. Et vu comment le premier volet se termine, je pense que ce sera le cas dans les tomes suivants !

Ensuite, l'histoire. Disons que je suis assez mitigée là-dessus.
D'une part, j'ai aimé l’événement en question, la façon dont il arrive change radicalement le ton du livre. On passe en effet, d'une ambiance joyeuse, voire moqueuse à quelque chose de plus pesant. Car une menace plane et on se demande bien ce qui va arriver !
Mais voilà, nous sommes dans un tome un ; par conséquent, cette menace est reléguée au second plan, pour se centrer sur la fameuse bêtise de Mathieu. Et là, le roman perd énormément de son intérêt à mes yeux.
Je n'ai pas compris cette obsession du héros pour sa bêtise qu'il cherche absolument à faire. C'est censé être drôle, j'ai bien senti le ton humoristique du roman, mais je suis restée totalement hermétique. Je n'ai pas ri une seule fois. Tout juste ai-je esquissé un sourire de temps en temps, mais ça s'arrête là.
C'est dommage parce que vu cette menace qui plane et le changement radical de ton, je m'attendais à autre chose. J'espère que ça va s'améliorer dans les tomes à venir.

Au niveau des personnages, je ne me suis pas attachée à eux.
Comme je l'ai écris plus haut, j'ai pas saisi pourquoi Mathieu tenait tant à sa bêtise, même si cela donne lieu à des scènes cocasses. Notamment celles avec le père, que j'ai trouvé très caricatural dans sa façon de se comporter et la manière dont il réprimande son fils.
Heureusement, la mère et les trois sœurs du héros (qui se nomment toutes Juliette au passage) sont nettement plus sympathiques, même si j'ai ressenti un truc spécial qui fait que j'aurais pu m'attacher à elles.
Concernant les personnages secondaires, certains m'ont intrigué (notamment la directrice de l'école en question) et j'espère en apprendre plus sur eux ! Pour l'instant, je ne sais pas trop quoi en penser, mais ils se démarquent des autres par leur caractère.

C'est très sympa à lire, d'autant plus que le livre n'est pas grand (plus de 220 pages). Le côté humoristique est clairement de mise, mais encore une fois, je n'ai pas adhéré. Je crois que je ne suis pas le public-cible de cet ouvrage... mais en rédigeant cette chronique, je me rends compte malgré tout que certains éléments m'ont suffisamment intriguée pour me donner envie de lire la suite.

Si je n'ai pas ri et que j'ai rien compris à Mathieu et son projet de bêtise grandiose, je retiens malgré tout un univers sympa qui ne demande qu'à s'étoffer et des personnages secondaires possédant un sacré tempérament !
Une lecture mitigée, donc, que j'espère voir évoluer de manière plus positive dans les tomes à venir.

dimanche 17 juillet 2016

Chroniques d'une sorcière d'aujourd'hui, tome 1 : Isabelle

HISTOIRE

Alors qu'ils visitent la Bretagne, terre d'origine de leur grand-père, Isabelle et Max trouvent refuge au manoir de Bellotte alors q'un orage éclate.
Là, Isabelle va découvrir les terribles secrets qui hantent les murs du manoir...

CRITIQUE

Cela doit faire au moins la troisième ou quatrième fois que je lis ce livre. Chroniques d'une sorcière d'aujourd'hui est une saga que j'aime beaucoup, mais j'ai une préférence particulière pour ce premier volet.

On suit donc Isabelle, notre narratrice, et son frère jumeau, Max, qui entreprennent un voyage en Bretagne. Durant un orage, ils trouvent refuge dans le manoir de Bellotte et sont accueillis par la maîtresse des lieux, au demeurant fort sympathique. Mais Isa s'aperçoit vite que des événements étranges ont eu lieu auparavant et qu'ils semblent se reproduire.

L'histoire est très bien menée, malgré le nombre peu conséquent de pages (221 pour être précise). On part au début d'une ambiance estivale, presque festive avec le voyage des jumeaux à quelque chose de plus pesant, de plus lourd. A mesure que le récit avance, on découvre, avec Isabelle, les terribles secrets que cachent aussi bien le manoir que les habitants du patelin. Tout le monde porte manifestement un poids lourd sur ses épaules, lié de près ou de loin à Bellotte, l'ancienne habitante du manoir qui porte son nom.

De plus, l'histoire se teinte d'une touche de fantastique, avec les événements du manoir et les dons qu'Isabelle se découvre et qu'elle apprivoise petit à petit.
J'ai adoré ces moments magiques où l'auteure nous offre un côté "mystérieux" qui pousse à tourner les pages pour en apprendre plus. Je pense surtout à la scène de la forêt de Brocéliande, ma préférée de tout le roman. Elle représente à elle seule la part de mystère et de magie qui parsème ce bouquin.

Heureusement, la fin offre quelque chose de plus doux et de moins pesant. On revient presque à l'ambiance joyeuse du départ. J'écris bien presque car on sent que pour Isabelle, rien ne sera plus jamais comme avant.

Isabelle est notre narratrice. On découvre en même temps qu'elle ses pouvoirs, les faits qui se sont déroulés au manoir de Bellotte, les habitants du coin, etc. On a d'ailleurs un côté "intime" qui m'a énormément plu car elle nous raconte tout ce qui lui arrive, chose qu'elle ne fait pas avec son jumeau, Max. Nous sommes donc privilégiés en tant que lecteurs car nous savons, comme Isa, ce qui s'est véritablement passé.
Je me suis beaucoup attachée à l'adolescente, que j'avais parfois envie de prendre dans mes bras pour la consoler ou la soutenir. Un petit bout de femme qui doit affronter ce qui lui tombe dessus seule (ou presque) et ne peut partager ses pensées qu'avec le lecteur.

Max, par contre, est plus en retrait. C'est dommage parce que je trouvais que c'était un personnage intéressant à suivre, mais il est plus en retrait. En plus, ses interventions sont plaisantes à suivre, mais il a un esprit très terre-à-terre.
Les autres personnages m'ont aussi plu ; notamment mémère Jeanne, qui porte à elle seule un très lourd secret qui la ronge depuis des années. Son histoire m'a touchée et j'étais heureuse de la manière dont Isa la quitte à la fin du récit.

C'est très fluide et surtout prenant. Comme la narration est en "je", le côté "intime" est très bien mené et apporte un petit plus à ce récit.

Une histoire prenante, une touche fantastique bien amenée, une héroïne touchante et un style fluide ; tous ces ingrédients font de ce premier tome une réussite (presque) totale !

mercredi 13 juillet 2016

Sisters Red

HISTOIRE

Scarlett et Rosie March, deux sœurs, combattent les Fenris, ces redoutables loups-garous, à l'origine de plusieurs meurtres.
Or, ces derniers semblent préparer quelque chose de grande envergure. Les filles, en compagnie de Silas, leur ami d'enfance, se rendent en ville pour mener l'enquête.

CRITIQUE

Sisters Red fait partie de ces livres qui ont traîné dans ma wish-list durant une longue période. J'ai fini par l'emprunter dans la bibliothèque de ma région. Et j'ai bien fait parce que le roman a pris une tournure à laquelle je ne m'y attendais pas du tout !

Ce titre est en fait une réécriture du Petit Chaperon Rouge. Oui, on retrouve quelques éléments de ce célèbre conte, même si les principaux se trouvent dans le prologue. On en trouve par la suite, mais de façon beaucoup plus succinte. Mais le gros problème de ce roman ne vient pas de là.

On découvre en effet les deux sœurs au travers d'une histoire centrée sur deux points : la chasse aux Fenris et leurs problèmes personnels. Et c'est ce dernier qui prend une très grande place dans l'intrigue !
Commençons d'abord par le premier point cité : la chasse aux Fenris. C'est le nom donné aux loups-garous. D'où vient-il ? Eh bien... bonne question !
La mythologie sur ces créatures, même si elle est bien amenée, reste en surface. L'auteur n'aborde pas en profondeur les éléments qu'il fournit, au point que j'ai quitté cette lecture avec des questions plein la tête : comment les Fenris choisissent-ils leurs Alphas ? D'où viennent-ils ? Pourquoi leurs clans se nomment Clan de l’Écu, de la Flèche, du Corbeau, etc ? Pourquoi leurs victimes ne sont que des femmes ?
Et ce n'est qu'un échantillon.
Je suis donc ressortie frustrée, avec un sentiment d'inachevé. J'aurais tellement aimé en apprendre davantage sur eux !
Pour en revenir à l'aspect "chasse", les scènes de combat sont plutôt sympas à lire, même si répétitives. Cela donne lieu à des moments assez trashs, où nos loups-garous se font charcuter par des demoiselles armées jusqu'aux dents.
D'ailleurs, un point me vient en tête à l'écriture de cette chronique : nous sommes dans notre époque contemporaine. Or, personne ne s'étonne de voir des meurtres aussi sauvages, tant du côté des Fenris que de leurs victimes ? Comment se fait-il que seuls les sœurs March, Silas et leurs familles soient au courant de leur existence ?
Autre détail qui m'a chiffonnée : on sait que les deux filles chassent depuis des années. A aucun moment les Fenris n'ont prévenu leurs semblables que deux donzelles les tuent ?! Surtout vu leur façon de s'habiller (elles portent des capes rouges pour justement se faire remarquer des créatures). Et malgré ça, ils semblent encore tomber dans leurs pièges ! J'ai trouvé cela très bizarre, pour ne pas dire illogique...
On a aussi un côté "enquête" avec nos Fenris qui semblent préparer quelque chose. Là encore, ce point est bien mené, même si prévisible (j'avais capté le gros truc avant même d'arriver à la moitié du lire) et gâché par le deuxième point cité plus haut ; à savoir les problèmes personnels des héroïnes. Surtout Rosie.

Car en parallèle de la chasse, notre trio doit faire face à des situations qui n'incluent pas les loups-garous. Et c'est surtout Rosie qui doit y faire face.
En effet, la demoiselle, à l'inverse de sa sœur aînée, aspire à une vie plus tranquille, où la chasse ne deviendrait pas sa priorité number one. Mais voilà, elle ne veut pas non plus blesser Scarlett qui lui a sauvé la vie alors qu'elles étaient enfants et lui cache alors pas mal de choses. Notamment sa relation avec Silas (je spoile pas, c'est le genre de truc que vous pouvez deviner des kilomètres avant).
J'ai pas compris l'intérêt de lui cacher des choses ; une discussion entre elles aurait mieux passé. Et le pire, c'est que ces mensonges prennent une part ENORME dans le récit ! Du coup, mon intérêt est retombé bien vite, très désappointée de la tournure des événements...

Concernant le trio, ça a été très compliqué. Parce que je me suis tantôt attachée, tantôt je les ai détestés.
Scarlett est la plus marquée. Elle porte des cicatrices, symboles de sa lutte contre un Fenri lors de son enfance et en veut aux jeunes filles de s'habiller légèrement, d'être "belles (elle les appellent d'ailleurs les "filles-libellules") et donc, d'attirer les loups-garous. Elle en vient même à espérer qu'elles seront dévorées par ces derniers. Charmant.
En plus, elle est obsédée par la chasse, au point d'en faire son leitmotiv dans la vie... J'ai vite trouvé ce point ennuyeux, on dirait qu'elle n'a pas d'autre "intérêt" dans la vie.
D'un autre côté, elle se montre très protectrice envers sa petite sœur, Rosie. Certaines scènes incluant les filles m'ont touchée, à tel point que je n'ai pas complètement détestée Scarlett.

Pour Rosie, là aussi, ça été très difficile. Si elle m'a plu durant les cent premières pages, j'ai finit par la trouve nunuche durant presque tout le reste. Je l'ai trouvé influençable, et surtout pas capable de prendre la décision de parler à sa sœur sur ce qu'elle ressent...
Mais la fin m'a surprise, je ne m'attendais à cette façon de se comporter. Elle est donc remontée dans mon estime... pour aussitôt retomber. Surtout dans l'épilogue.
Je ne viendrais pas trop sur Silas parce que je n'ai pas trouvé d'attachement particulier le concernant. Oui il est beau et charmant, mais... Je l'ai trouvé fade.

Heureusement que l'ensemble reste fluide, malgré les répétitions qui parsèment le roman (cf. les combats contre les Fenris). L'ambiance est bien travaillée : on passe de moments tendres (entre Silas et Rosie, notamment) à des situations plus tendues (la traque des Fenris).

Je crois que j'en attendais trop de ce roman. Si on retrouve les éléments principaux relatif au Petit Chaperon Rouge, l'histoire reste prévisible, marié à des incohérences et une mythologie sur les Fenris assez peu développée. Le tout accompagné de personnages compliqués à suivre.

mardi 12 juillet 2016

Sentiment 26

HISTOIRE

Dans le monde d'Evie, les sentiments n'existent pas. Ils sont la cause du mal provoqué par les humains.
Or, la jeune fille aime Raffy, qui est contre le système mis en place. Un amour interdit qui l'oblige à le voir clandestinement.
Et bientôt, un événement étrange va bouleverser son quotidien, et surtout sa vie...

CRITIQUE

J'ai déjà connu la plume de Gemma Malley, grâce au premier tome de sa trilogie La déclaration. Une lecture que j'avais bien aimé, même si j'en avais pas gardé un souvenir mémorable.
Mais voilà, avec Sentiment 26, c'est la deuxième dystopie à laquelle je n'ai pas du tout accroché (après La Sélection). En grande partie à cause des personnages que j'ai détesté.

Dans ce monde dystopique, les sentiments (aussi bien positifs que négatifs) sont interdits. La Terre a été ravagée par une sorte de guerre (appelée Les Horreurs) et les survivants ont décidé d'ériger une ville, baptisée la Cité, pour protéger les personnes désireuses de vivre une nouvelle vie, avec un quotidien "métro-boulot-dodo", sans rien éprouver.

J'ai trouvé que l'univers présenté est plutôt sympa, bien expliqué, même si pas non plus original. Le fait que les sentiments et émotions soient interdits me rappellent un peu Delirium, où l'amour est considéré comme une maladie. Je n'ai pas pu m'empêcher d'établir un parallèle entre les deux œuvres, même si le propos est complètement différent.
C'est surtout durant la première partie du récit qu'on découvre comment la Cité s'est construite, comment en est-on arrivé à un tel extrême ; les habitants sont altruistes, travaillent au bien-être collectif et surtout, sont classés en fonction de lettres.
Car on "étiquette" les habitants selon quatre lettres : A pour Admirable, B pour Bienfaisant, C pour Convenable et D pour Déviant. Et plus vous êtes "haut" dans les lettres de l'alphabet, plus vous êtes dans une position sociale élevée.
J'ai trouvé ce système assez fort, d'autant plus qu'on "marque" les gens en fonction de la lettre qu'ils abordent sur leurs vêtements. Et tout est décidé en fonction de cette fameuse lettre que vous portez : vos relations, votre travail, etc. Si vous ne correspondez pas aux critères établies par la Cité, on vous fait alors subir ce qu'on appelle un Nouveau Baptême. Je vais pas vous dire en quoi ça consiste, je vais quand même pas tout vous dire !

La deuxième partie du récit change d'ambiance ; dans la première, on était dans un monde confiné avec la Cité et ses habitants. Dans la deuxième, on change radicalement de vue d'ensemble, ce qui fait qu'on a un peu plus d'actions, même si c'est pas non plus à gogo.
On a donc droit à pas mal de révélations, ce que j'ai trouvé bien amené. C'est d'ailleurs grâce à ces révélations que mon intérêt pour le roman s'est rehaussé.

Parce que concernant l'histoire, c'est pas folichon. Certes, l'univers mis en place et la deuxième partie m'ont plu. Mais je n'ai pas trouvé la récit intéressant à suivre, je ne trouvais tout simplement pas d'intérêt à suivre Evie et sa bande, tant j'étais en retrait par rapport à ce qu'ils vivaient. Je n'en retiens rien de spécial.

La faute revient en grande partie aux personnages. Aucun ne m'a plu, je les ai détestés du début à la fin !
On a tout d'abord Evie, l'héroïne... Enfin, "héroïne" est un bien grand mot parce qu'elle est fade. TRES fade. C'est très simple, Evie ne fait que suivre les autres, sans jamais prendre de décisions. Elle veut lutter contre les sentiments et émotions qui l'assaillent, sans succès. Elle veut donc se rebeller, et même si elle y arrive, sa peur d'être démasquée, sa soumission face à Raffy (elle ne cherche jamais à s'interposer, elle suit ses décisions sans lui poser son veto) et son trop peu de courage ont confirmé mon impression négative la concernant durant toute ma lecture. Certes, j'attendais pas une personnalité à la Katniss Everdeen, mais tout de même ! Pour un personnage central d'un roman dystopique, j'en attendais beaucoup mieux !
Pareil pour Raffy, son petit ami, très (trop) possessif envers Evie et qui lui impose ses plans sans lui demander son avis ! De plus, Monsieur se rebelle à tout bout de champ et fonce tête baissée, sans écouter personne. Clairement le genre de mecs que je déteste.
En revanche, Lucas, son frère, m'a surprise. Je ne m'attendais pas à un tel développement le concernant et j'ai été séduite par ce que l'auteure en a fait ! C'est finalement le seul personnage auquel je me suis attachée...

La narration est en "je", ce qui permet plus de scènes qui ne suivent pas les personnages principaux. J'ai beaucoup aimé ce procédé car on découvre notamment des pans de la Cité qu'Evie et Raffy ne connaissent pas.
C'est très fluide et ça se lit vite. Heureusement, parce que cette lecture représente mon premier flop de Juillet.

Si l'univers et l'histoire sont sympas à suivre (notamment dans la deuxième partie), les personnages sont insupportables ! Ils constituent le gros point noir de ce roman, ce qui en fait un gros flop.

lundi 11 juillet 2016

Les chats

HISTOIRE

Sebasto est ravi de passer ses vacances en compagnie de Da, son grand-père d'adoption. Mais d'étranges chats noirs rôdent autour de la maison de ce dernier...

CRITIQUE

Les chats fait partie de ces romans qui ont marqué ma vie de lectrice, à tel point que j'aime le relire de temps à autre.

On suit donc Sebasto, le narrateur, qui nous raconte son été pas ordinaire. En effet, des chats noirs rôdent autour de la demeure de son grand-père, Da. Ces derniers semblent attendre quelque chose...

L'ambiance est très particulière : on est dans un élément fantastique, qui arrive petit à petit, confinant au roman une angoisse qui monte, jusqu'au final qui risque fort de vous scotcher. C'était mon ressentit la première fois que j'ai lu Les chats.

Je trouve qu'il s'agit d'un excellent roman pour découvrir le genre fantastique. Ce point arrive petit à petit, apportant ses explications juste où il faut. On a aussi une ambiance qui change à mesure qu'on avance dans la lecture ; d'une ambiance joyeuse, presque festive avec les vacances, on passe à quelque chose de plus lourd, menaçant. Et on se demande bien ce qui va se passer.
De plus, certaines tournures de phrases préviennent le lecteur sur le danger auquel Sebasto a été confronté (rien que la première phrase : "Je n'oublierais jamais ce matin-là, ce matin où est apparu le premier chat" donne le ton).

Sebasto, notre narrateur, est un personnage très attachant, qui nous raconte donc son histoire. On peut s'étonner de la façon dont il comprend rapidement les choses par rapport aux chats, mais comme nous sommes dans un livre jeunesse, cela ne m'a pas dérangée.
Idem pour Da, dont on découvre des extraits de son journal intime, au travers des passages en italiques. J'ai trouvé ce détail judicieux car on peut lire la même scène, du point de vue du grand-père. Et donc, une analyse différente des événements écoulés.

Comme je l'ai écrit plus haut, nous sommes dans de la jeunesse. Par conséquent, le style est très fluide, très clair et participe à l'ambiance du roman qui devient de plus en plus pesante. La lecture en devient très plaisante.

Les chats fait partie de ces romans jeunesse que j'aime relire de temps en temps. J'adore l'histoire, bien amenée, les personnages sont attachants malgré leur capacité à comprendre très rapidement ce qui se passe et surtout, le style fluide qui rend la lecture très agréable.

dimanche 10 juillet 2016

Carabosse : la légende des cinq royaumes

HISTOIRE

Parce que son amour pour le roi Florestan n'est pas réciproque, Cara, une jeune femme qui berce dans la magie, deviendra une mauvaise fée. Elle jure de se venger du roi et de sa sœur, Léonore. Ainsi, leur fille mourra le jour de ses 18 ans...

CRITIQUE

J'adore les réécritures de contes de fées. Et ici, on a droit à une réadaptation de La Belle au Bois Dormant. Je suis charmée par ce bouquin, avec l'envie de ne pas le finir pour prolonger la magie encore et encore !

On suit donc deux sœurs, Cara et Léonore qui vivent dans le manoir de leur père. Tout ce petit monde accueille le roi Florestan, alors en guerre contre un peuple primitif. Cara tombe amoureuse de lui, mais il préfère Léonore. Dès lors, déçue par cet amour à sens unique, Cara fera tout pour se venger.

Vous l'aurez compris, l'auteur réécrit La Belle au Bois Dormant, de manière à ce que le conte de Charles Perrault soit davantage étoffé, voire complexifié.

Le monde dans lequel nous sommes est bercé par plusieurs royaumes (cinq précisément). La magie fait partie du quotidien, même si les humains respectent et craignent les fées, ces êtres enchantés à l'incroyable beauté et aux immenses pouvoirs.
Si on ne nous explique pas grand chose sur la politique du monde dans lequel on est, ce n'est pas grave, car là n'est pas le sujet. On découvre surtout le lieu où vit Cara (future Carabosse), vivant dans le manoir paternel avec sa sœur aînée, Léonore.

Le roman est divisé en deux parties bien distinctes. La première mets vraiment Cara en avant et nous permet de découvrir comment elle deviendra la mauvaise fée à l'origine de la célèbre malédiction jetée sur la petite princesse. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur amène doucement la jeune femme vers le côté obscur de la magie ; d'une fille solitaire, elle devient une fée vengeresse, prête à tout pour asseoir sa domination sur les cinq royaumes. Ceci constitue surtout la première partie du roman.
Dans la deuxième, elle est beaucoup plus en retrait. Je dirais même qu'elle finit par se faire voler la vedette par un autre personnage. A mon grand désappointement, car pour un roman qui porte son nom, j'ai pas trouvé que Carabosse soit aussi mise en avant comme je l'espérais.
D'un autre côté, je trouve ce point logique, car on ne se centre pas uniquement sur notre fée maléfique, mais aussi sur les autres personnages et surtout, sur la quête du prince charmant qui viendra réveiller la belle.

J'ai trouvé l'histoire très bien amenée, qui respecte aussi le conte de Perrault, en ajoutant bien sûr des éléments propres à l'auteur. D'ailleurs, j'ai pensé à une sorte de mix entre le conte d'origine et le film Disney pour plusieurs raisons : le prénom de la princesse (Aurore, comme chez Disney, alors qu'elle ne porte pas de nom chez Perrault) ; le final qui m'a bien plue, mais je vais pas en dire plus pour ne pas spoiler ! 
J'ai adoré suivre les péripéties des personnages que M. Honaker présente, offrant même quelques belles surprise auxquelles je ne m'y attendais pas !

Si Cara est le centre du livre (surtout dans la première partie), j'ai trouvé un point négatif par rapport à ce personnage : pas assez de développement concernant son histoire personnelle. En effet, quand on commence l'histoire, elle connaît déjà beaucoup de choses sur la magie et a des contacts avec des entités magiques. J'aurais aimé avoir plus d'éléments sur la façon dont elle a commencé son apprentissage, comment a-t-elle découvert la présence de ces êtres qu'elle côtoie, etc. Cela ne m'a pas empêchée d'éprouver un petit pincement au cœur pour Cara, surtout par rapport à ce qu'elle deviendra par la suite.
Concernant les autres, nous sommes dans un conte ; par conséquent, on reste dans les stéréotypes. On a la sœur aînée aimante, le bouffon du roi qui cache une certaine sagesse, le prince un peu bellâtre sur les bords (un peu comme le prince Naveen dans La Princesse et la Grenouille), etc. J'ai pas éprouvé d'attachement particulier pour eux, même s'ils ont tous un rôle important à jouer.

Concernant le style, j'ai lu sur des chroniques que le roman était trop littéraire pour un roman jeunesse. Il est vrai que l'auteur écrit son histoire avec un vocabulaire recherché, mais toujours dans la lignée des contes de fées tels qu'écrits dans l'ancien temps.
J'ai adoré cette façon de procéder ; c'est superbement écrit et je me suis sentie en totale immersion dans le récit. Bien sûr, ce n'est pas le genre de roman que je donnerais à lire à un enfant de huit ans. Je le conseillerais plutôt aux lecteurs plus âgés (dès 14 ans).


La Belle au Bois Dormant réécrit d'une superbe façon, où on découvre comment Cara devient Carabosse. C'est prenant et immersif, même si je regrette une mise en retrait de notre anti-héroïne dans la deuxième partie, au profil d'un autre personnage. De plus, j'aurais aimé la connaître quelques années avant que le récit démarre.
Mais ce roman est tellement bon que je ne peux que vous conseiller de le lire ! Surtout si vous aimez les réécritures de contes de fées !

samedi 9 juillet 2016

Narcogenèse

HISTOIRE

Un enfant de la DDASS disparaît. Une enquête est ouverte, tandis que les soupçons se portent sur une famille peu appréciée de la région : les Gaucher.

CRITIQUE

Narcogenèse est un livre qui m'intriguait essentiellement avec sa couverture et son pitch. Après lecture, j'en suis ressortie assez satisfaite.

La particularité de ce roman, c'est qu'on est à mi-chemin entre le fantastique et le policier. Car Simon Larcher, notre flic, doit résoudre le mystère entourant la disparition d'un enfant de la DDASS. En parallèle, on suit également Louise Gaucher, une infirmière qui possède un étrange pouvoir : celui de voyager dans les rêves de ses patients plongés dans le coma. C'est là où elle se rend compte qu'un esprit malfaisant tente d'éliminer aussi bien "l'esprit" des patients qu'elle-même...

Ma première impression concernant ce roman est : très bizarre. Durant toute ma lecture, je ne savais pas trop où l'auteure voulait m'emmener. On oscille entre le fantastique, avec les voyages de Louise dans les rêves de ses patients, et le policier avec Simon et son enquête.
On se doute bien sûr que tout est lié ; j'étais donc curieuse de savoir comment Anne Fakhouri allait englober ces deux aspects. Et je n'ai pas été déçue.
Le final proposé m'a en effet surprise, tant je ne m'y attendais pas. On découvre enfin la finalité de tout ce qu'on a lu auparavant et la façon dont l'auteure conclut son récit m'a satisfaite... en partie.

Parce que je relève quand même un point négatif : certaines questions restent sans réponse, notamment par rapport au don de Louise et au reste de sa famille. J'ai trouvé quelques zones d'ombres que l'auteure n'aborde pas (ou très peu) et cela m'a énormément gênée. Je suis donc ressortie satisfaite, certes, mais aussi avec une part de frustration, car je n'avais pas toutes les réponses aux questions que je me posais. C'est dommage.

Ceci dit, j'ai quand même accroché à l'histoire : on sent dès le début que Miss Fakhouri va jouer avec nos nerfs et le prologue donne le ton du récit. On reste, durant plus de 300 pages, dans une ambiance pesante, sombre et angoissante. Une menace plane ; on ne connaît pas exactement la nature de cette menace, mais une chose est sûre : c'est dangereux et ça prépare quelque chose de terrible.
C'est cette sensation de "danger imminent" qui m'a accrochée ; je tenais à savoir ce qui allait se passer, voir comment les choses allait évoluer. J'ai trouvé que c'était un bon "page-turner".

Pour les personnages, si on suit beaucoup Simon et Louise, l'auteure prend aussi le parti de suivre d'autres personnages, tous liés de près ou de loin aux événements qui s'écoulent. On a donc le sentiment, en tant que lecteur, d'être "privilégié" par rapport à tout ce qui se passe, car tout le monde n'est pas au courant de ce qui se trame chez les autres. Et le lecteur assiste à toutes les scènes, ce qui apporte un côté "omniscient" au récit qui m'a beaucoup plu.
Après, je n'ai pas éprouvé d'attachement particulier à un personnage. Seule Louise m'a vraiment séduite, mais pas suffisamment pour qu'elle devienne une héroïne à laquelle je m'identifie et à laquelle j'ai un pincement au cœur lorsque je l'ai quittée.
Je n'ai pas trouvé que les protagonistes étaient hyper travaillés ; ce point s'en ressent davantage au niveau de l'ambiance, je trouve.

Le style appuie sur le côté "omniscient", puisqu'on suit quelques personnages, mais sans jamais se perdre. On sait qui est qui car chaque chapitre suit un ou deux personnages bien précis. J'ai été bien immergée dans le récit puisque je n'ai pas pu lâcher le livre, en raison de son ambiance sombre.

Narcogenèse est une lecture divertissante, avec une ambiance très sombre, qui annonce une grave menace. Si les personnages ne sont pas inoubliables, le récit s'appuie sur un côté "omniscient" appréciable.
Une lecture très sympathique !

mercredi 6 juillet 2016

Les Chroniques de Pont-aux-Rats, tome 1 : Au bonheur des monstres

HISTOIRE

Au cours d'une expédition nocturne, Arthur, un jeune garçon, est pourchassé par d'étranges hommes qui pratiquent la chasse aux fromages, activité interdite dans la ville de Pont-aux-Rats. Il est sauvé par un avocat à la retraite qui va l'aider à rentrer chez lui...

CRITIQUE

Ce premier tome, je l'ai découvert sur la chaîne de Jess et je me souviens l'avoir lu à l'époque et avoir adoré. Quelques années plus tard, après une deuxième relecture, je suis toujours aussi charmée par le monde crée par Alan Snow !

Ce qui devait être au départ pour le jeune Arthur une expédition nocturne de routine se transforme en véritable aventure où il apprend le sens des mots "amitié" et "solidarité".

La caractéristique principale de ce roman est incontestablement son univers barré. A Pont-aux-Rats, vous pouvez croiser de drôles de créatures comme les bricoliaux (qui se baladent avec des cartons en guise de "vêtements" !), les choutrognes (petites créatures portant des choux sur la tête), des fromages qui marchent, etc.
Bref, c'est loufoque, c'est pas toujours sérieux et ça marche ! J'ai adoré le monde de Pont-aux-Rats, très original et complètement addictif ! J'ai refermé mon bouquin, avec un sentiment de manque ; je voulais prolonger la magie ratipontaine encore et encore !

L'histoire est tout aussi addictive que le monde dans lequel on est plongé. Certes, le livre fait plus de 500 pages, mais c'est tellement prenant qu'on ne voit pas le temps passer ! Et je me suis demandée comment Alan Snow allait achever son histoire, même si je me souvenais de quelques événements (ceux qui m'avaient bien marqué). L'intrigue ne souffre d'aucun temps mort, il se passe toujours un truc qui fait que vous avez envie de tourner les pages pour savoir ce qui va arriver.
Là encore, l'histoire est tout aussi burlersque que le récit. Par exemple, la façon dont l'ignoble Grapnard cherche à se venger de la ville est à la fois complètement barré et diabolique !
Le seul bémol que je reproche sur ce point, c'est un côté "prévisible". J'avais déjà capté certains éléments avant les personnages, et pas seulement parce qu'il s'agit d'une relecture ; on le devine déjà à l'avance, notamment grâce aux illustrations.

Car le livre est parsemé de nombreuses illustrations qui ajoutent un petit plus à l'histoire. Elles accompagnent parfaitement le texte et permet de s'immerger davantage dans le récit.

Les personnages ne sont pas en reste. Ils sont tous plus attachants les uns que les autres !
A commencer par Arthur, qui m'a touchée par sa naïveté, sa gentillesse, sa candeur par rapport à sa découverte de Pont-aux-Rats. Je l'ai aussi trouvé très courageux, il accomplit des actions qu'il ne pensait pas réaliser. J'ai beaucoup aimé ce petit bonhomme !
J'ai aussi aimé Willbury Chippott, l'avocat qui va aider notre petit Arthur, ainsi que ses amis bricoliaux et choutrognes. S'il est un peu moins vis en valeur que notre héros, il n'en reste pas moins un allié précieux qui va lui permettre de découvrir la ville petit à petit.
En revanche, Archibald Grapnard est une véritable ordure ; tous les moyens sont bons pour se venger des habitants. Et pour ce faire, il va concocter un plan aussi machiavélique que loufoque ! C'est vraiment LE méchant qu'on aime détester, même si je l'ai pas trouvé charismatique non plus (moins que la reine de L'Héritière de Mélinda Salisbury, à titre de comparaison).

Le style est très frais et accompagne parfaitement le côté "burlesque" du roman. On est plongé dans ce monde original et on n'en ressort qu'à la dernière page !

Drôle, original, addictif, ce premier tome nous présente une histoire géniale, malgré certains moments prévisibles et des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Le tout agrémenté de belles illustrations.
Un petit bijou en littérature jeunesse que je vous recommande chaudement !

dimanche 3 juillet 2016

[Bilan] Juin 2016



Cela fait plus d'un an que je n'avais pas mis ce blog à jour et pour cause... je traversais une panne livresque qui n'en finissais plus.
Et puis, en Juin, j'ai ENFIN repris la lecture grâce à Si loin de toi, ce qui m'a remotivée pour me replonger dans de nouvelles histoires... Et qui dit reprise de la lecture, dit reprise du blog. Et qui dit reprise du blog, dit reprise des chroniques écrites et donc... bilans livresques mensuels !

Et je suis très heureuse de reprendre ce concept car au cours de ce mois écoulé, j'ai lu 10 livres, la plupart étant des emprunts à la bibliothèque.
Et vous allez voir que les belles lectures font la part belle aux romans lus. Avec quand même un Top et aussi un Flop...

Trêve de bavardages, voici donc mon récapitulatif de mes lectures de juin !


FLOPS





















A) Un style très lourd et très descriptif, qui mets en avant une mythologie certes intéressante, mais tout cela au détriment des personnages qui perdent en capital sympathie. Pareil pour l'histoire qui manque cruellement de consistance. (1/5)


B) Une mythologie intéressante et originale, mais une romance qui prend trop de place et une héroïne à laquelle je me suis peu attachée. Ceci dit, le style de l'auteure et la fin m'ont donnée envie de lire la suite. (2,5/5)


BELLES LECTURES







A) Une héroïne qui ne se laisse pas faire et bien décidée à résoudre le mystère entourant la disparition de sa mère, une immersion totale dans le Londres de la fin du 19ème siècle. Un premier tome ma foi fort sympathique à lire. (3/5)

B) Un policier pour ados très plaisant à suivre, parfait pour découvrir le genre. (3/5)

C) Un premier tome qui pose les bases d'un univers magique qui semble plus complexe de prime abord. Un héros attachant, quoique perdu au milieu de toute cette magie. (3,5/5)

D) Une histoire assez loufoque, à tel point qu'on a du mal à croire à certaines situations, une héroïne bien barrée mais parfois nunuche. En revanche, le style est génial ! (3/5)

E) Un récit rafraîchissant, une ode à la vie qui met en scène une galerie de personnages vivants et tous plus attachants les uns que les autres. (3,5/5)


TOPS



A) LE livre qui m'a remis à la lecture. Une adolescente veut venger la mort de sa meilleure amie et va tout faire pour retrouver le coupable. Une intrigue prenante qui ne vous lâche pas jusqu'à la dernière page et qui mets en scène une héroïne hyper attachante. (4/5)

B) Un univers fantastico-médival travaillé, où l'héroïne prend de l'assurance à mesure que l'histoire avance. L'auteure m'a totalement surprise et la reine est juste THE méchante qu'on adore détester ! (4/5)

C) Une adolescente à laquelle je me suis totalement reconnue, qui nous raconte sa vie. Là encore, l'auteure m'a prise par surprise et la fin m'a jute donnée envie de lire la suite ! (4/5)


Voili voilou pour cette nouvelle façon de présenter mon bilan mensuel. J'espère qu'il vous plaît^^
On se retrouve très vite pour le prochain bilan :D

samedi 2 juillet 2016

Le carnet de Théo, tome 1 : Dans ma bulle

HISTOIRE

Théo est une ado mal dans sa peau. Elle se confie alors à son carnet et raconte un peu sa vie : sa rencontre avec le vieux Takeshi, ses relations avec ses parents et ses amis. Sans compter sa passion dévorante pour le dessin et les mangas !

CRITIQUE

Je connaissais déjà cette saga depuis des années, mais ce n'est que récemment que j'ai voulu commencer cette trilogie.
Et je ressors ravie de cette lecture car je ne pensais pas du tout que cela me plairait autant !

On découvre donc Théo (dites Théodora. Eh oui, c'est une fille ! Faut dire aussi que son physique androgyne a de quoi douter !) qui décide de se lancer dans un carnet pour raconter un peu sa vie...

J'ai beaucoup aimé l'histoire : on suit donc Théo, qu'on découvre à mesure qu'on avance dans le roman.
J'ai particulièrement aimé les répliques savoureuses de l'héroïne, qui a un regard assez cynique sur ses semblables. Il faut dire que la demoiselle n'a pas beaucoup d'amis et son look très androgyne ne l'aide pas non plus à s'intégrer...
Sa façon d'aborder le monde qui l'entoure aussi est assez particulière : en fan de mangas qu'elle est, elle n'hésite pas à abreuver son texte de références aux BD nippones qu'elle lit. J'ai adoré ces petites références, d'autant plus qu'un lexique à la fin explique au lecteur à quel manga et/ou personnage Théo fait allusion. Etant moi-même fan de mangas, j'ai salué l'initiative.
Si j'ai pris plaisir à découvrir Théo et son univers, j'ai été surprise par le final. Car l'auteure m'a menée vers un gros événement que je n'ai pas vu venir et qui prend vraiment de l'ampleur dans les dernières pages. Et cela me donne encore plus envie de lire le tome 2 pour voir comment les choses vont évoluer !

Et puisqu'on parle de mangas, je tiens à souligner les illustrations, très "mangas", précisément. Cela ajoute un petit plus au récit, même si c'est regrettable qu'on utilise (presque) toujours les mêmes images pour illustrer les propos de l'héroïne...

J'ai adoré Théo ! Je me suis complètement retrouvée en elle : solitaire, elle peut compter ses amis sur les doigts d'une main ; elle aime les mangas, les animés et surtout le dessin. Cette dernière passion va d'ailleurs l'amener à rencontrer un homme plutôt mystérieux, Takeshi. J'ai aimé les passages où ils se rencontrent, où ils apprennent à se connaître. Et surtout, la façon qu'à le vieil homme de conseiller l'adolescente.
Pour en revenir à Théo, comme je l'ai écrit plus haut, elle possède une certaine répartie et surtout un cynisme incroyable. Ceci dit, on la voit évoluer un peu dans ce premier tome et j'ai hâte de la retrouver dans la suite pour connaître la suite de son parcours.
J'ai aussi aimé Takeshi. Cet homme va être une sorte de guide pour Théo, dans son rêve de devenir mangaka (dessinateur/dessinatrice de mangas). Il va donc la conseiller, mais surtout, porter un regard plus mâture sur ce qui arrive à la jeune fille. J'ai adoré les moments où ils sont ensemble et discutent. J'ai troooop hâte de le revoir aussi dans le deuxième volet !
Les autres personnages sont plus "fades" comparés à eux. Ceci dit, vu la fin que réserve l'auteure, je suis curieuse de voir comment ils vont évoluer et surtout, si je vais enfin avoir de la sympathie pour eux.

Le style est évidemment bien dans le ton d'une ado ; on sent Théo plutôt mal dans sa peau, et surtout, son mal-être par rapport à ses proches. Elle se sent plus "libre" en compagnie de Takeshi car elle peut parler de sa passion pour le dessin sans crainte d'être jugée.
C'est vraiment savoureux, j'ai trouvé cette lecture très plaisante !

Véritable surprise, ce premier tome du Carnet de Théo est une pure merveille : une héroïne à laquelle je me suis totalement attachée, une histoire très plaisante à suivre avec un final renversant, le tout sous une plume addictive.
Une très belle découverte que je vous invite à lire sans tarder !

Complètement cramé !

HISTOIRE

Las de sa vie, Andrew Blake, directeur d'une grande compagnie, décide de tout quitter et part en France pour se faire embaucher comme majordome dans une vieille demeure où les occupants ont bien des secrets à cacher...

CRITIQUE

Après la belle expérience avec l'un de ses romans, j'ai voulu retenter l'expérience avec ce titre dont le pitch me faisait de l’œil.
Et je suis tout aussi charmée !

On suit Andrew Blake qui, de directeur d'une importante compagnie, décide de s'embaucher comme majordome ! Un changement de carrière radical dont il espère profiter pour mettre de l'ordre dans sa vie...

Là encore, l'histoire ne brille pas par son originalité. Simple, elle n'en reste pas moins plaisante à suivre.
Car durant ma lecture, je me suis toujours demandée comment l'auteur allait terminer son ouvrage, quelle direction prendraient ses personnages...
Bref, j'ai pris plaisir à voir évoluer toutes ces personnes, voir comment l'arrivée d'Andrew va bouleverser le quotidien de chacun et sa façon d'aborder les choses.
J'ai quitté ce livre, le sourire aux lèvres, malgré une fin qui aurait mérité davantage d'approfondissements.
Car ce livre est une véritable leçon de vie : le bonheur peut se trouver là où on ne l'attend pas. Mais surtout, il ne faut pas regretter le passé et tout faire pour que les choses s'arrangent dans le présent.

Si j'ai aimé suivre l'histoire, il faut bien avouer que j'ai trouvé le même point faible que Demain j'arrête : des situations tellement rocambolesques qu'on a du mal à y croire. Et vu comment se termine l'histoire, cette impression de "non achevé" s'est bien imposée.

J'ai adoré la galerie de personnages que l'auteur présente.
A commencer par Andrew, qui change radicalement de vie, mais qui va changer le quotidien de tous les occupants de la maison. Il n'hésite pas aussi à donner son opinion sur des affaires qui ne le regarde pas forcément, ce qui m'a gênée, par moments. J'estimais qu'il se permettait certaines choses par rapport à des événements écoulés et cela m'a posée problème.
Mais le reste de la "bande" est tout simplement géniale ! Entre la cuisinière qui possède un caractère de cochon, Manon, une adolescente qui va vivre un événement qui risque de bouleverser tous ses plans ; Magnier, un peu bougre mais qui cache un cœur d'or ; sans compter Madame, qui semble bien fragile malgré son apparente autorité...
Bref, une belle galerie qui a su me séduire, mais qui surtout évolue. Ce fut un plaisir de voir ces personnes prendre conscience de leur vie actuelle, surtout concernant le relationnel.

Encore une fois, j'ai été séduite par le style de l'auteur qui sait vraiment toucher ses lecteurs par son écriture et sa façon d'aborder la vie à travers l'expérience de ses personnages.

Véritable ode à la vie, Complètement cramé ! est un roman simple, mais qui propose une galerie de personnages vivants et attachants. Une lecture qui confirme ma belle expérience avec Gilles Legardinier et qui me donne envie de prolonger l'aventure encore et encore !

vendredi 1 juillet 2016

Demain j'arrête !

HISTOIRE

Parce qu'elle veut en apprendre davantage sur son nouveau voisin, Julie va tout faire pour y parvenir. Quitte à se retrouver dans des situations plus loufoques les unes que les autres...

CRITIQUE
Gilles Legardinier est un auteur que je vois systématiquement dans le top 10 des meilleures ventes. Je voulais donc tester un de ses romans pour en connaître la raison et la brocante située près de chez moi m'a permis d'acquérir l'un de ses titres pour une bouchée de pain.
Et je comprends mieux maintenant pourquoi cet auteur est autant apprécié !


On suit Julie, une jeune femme qui veut absolument en apprendre davantage sur son nouveau voisin. Elle va alors tout faire pour attirer son attention...

Si l'histoire n'a rien d'originale, elle a le mérite de faire passer un très bon moment de lecture. Car Julie, prête à tout pour séduire son voisin, va se retrouver dans de drôles de situations.
Ceci dit, certains moments du récit vont l'amener à revoir ses choix de vie et à réfléchir sur son parcours actuel et passé. On a donc par moment une certaine réflexion sur la façon de changer de vie, pour ne citer qu'un exemple. Et c'est un très bon point.
En revanche, certaines scènes sont tellement improbables que j'ai eu du mal à y croire. Je veux bien que le bouquin soit écrit sur un ton humoristique, mais quand même... C'est parfois too much...

Mais cela ne m'a pas empêchée d'avoir des moments de rigolade, même si j'ai seulement souri la plupart du temps.

Pour en venir à la romance entre nos deux tourtereaux, je l'ai pas trouvée bien construite. C'est Julie qui court essentiellement après Ric. On ne sait jamais sur quel pied danser avec ce dernier. Et vu comment l'auteur gère leurs sentiments, je n'y ai pas vraiment cru...

Julie, notre narratrice baigne aussi dans cette atmosphère "sérieuse par moment, mais je suis tellement drôle que ça devient du grand n'importe quoi".
Je me suis attachée à elle, bien sûr, la trouvant même barrée, mais j'ai eu du mal à accrocher à sa manière de vouloir séduire Ric à tout prix... au point de faire des folies. Certes, l'amour donne des ailes, mais là encore, faut pas pousser !
On retrouver les éternels parents heureux pour leur enfant, mais dans leur phase : "A quand les petits-enfants ?". Cela ne me dérange pas d'hébitude, mais c'est la première fois qu'un roman me pousse à cette réflexion : doit-on obligatoirement avoir des enfants et un mec/une fille dans notre vie pour être heureux ?
Le fameux Ric est plutôt sympa, mais beaucoup plus distant que Julie. De plus, sa façon de gérer certaines choses sur son passé m'ont agacée. Et quand on découvre enfin le pourquoi du comment sur ses cachotteries, j'ai pas pu m'empêcher de penser : "Tout ça pour ça ?!". 
Heureusement, les personnages secondaires sont très sympas, notamment la meilleure amie de l'héroïne, qui s'embarque dans tous les coups fourrés pour permettre à Julie d'atteindre ses objectifs. Je l'ai trouvée carrément géniale !

C'est très plaisant, très agréable, parfois drôle, mais M. Legardinier sait trouver les phrases qui accrochent ses lecteurs. De ce fait, je n'ai plus pu lâcher le livre avant la dernière page.

Un récit drôle par moment, mais des situations assez rocambolesques qui défient toute raison ; une héroïne attachante, bien barrée, mais parfois nunuche ; une romance pas très bien construite, mais un style décapant qui accroche son lecteur...
Bref, une belle surprise !

jeudi 30 juin 2016

Les Mondes de Chrestomanci, tome 1 : Ma sœur est une sorcière

HISTOIRE

Rescapés du naufrage où leurs parents ont péri, Chat et sa sœur Gwendoline sont recueillis par le mage Chrestomanci.
Là, ils vont vivre d'étranges événements qui pourraient bien les mener vers des situations imprévisibles...

CRITIQUE

Lecture d'enfance, j'ai voulu me replonger dans cet univers inventé par Diana Wynne Jones et redécouvrir aussi les personnages.
Je ressors très satisfaite de cette lecture, malgré quelques défauts.

On suit donc Chat et sa grande sœur, Gwendoline, qui vont vivre des situations pour le moins... magiques. Car dans leur famille, la sorcellerie est une pratique courante, au grand plaisir de Gwendoline, bien décidée à montrer à tous l'étendue de ses pouvoirs...

J'ai beaucoup aimé l'univers mis en place par l'auteure ; la magie fait partie du quotidien de chacun. Il est donc normal que sorciers, nécromanciens et autres mages se côtoient ! Mais on découvre aussi d'autres aspects, plus tardivement dans le récit, mais qui montre toute l'étendue du monde de Mme Wynne Jones. D'ailleurs, ce point me rappelle énormément la trilogie A la Croisée des Mondes de Philip Pullman. Mais la comparaison s'arrête là.

D'emblée, j'ai accroché à l'histoire, en tout cas, à la première moitié. On suit les pas de Chat et Gwen (surtout elle) dans le milieu de la magie, leur arrivée au château de Chrestomanci et les drôles de situations auxquelles ils sont exposés.
A partir de la deuxième moitié, un événement clé vient bouleverser tout le quotidien qu'on a pu suivre jusqu'ici. Ce point mène alors vers un final que je n'ai pas vu venir et qui m'a agréablement surprise. C'est aussi dans cette deuxième partie qu'on apprend davantage sur le monde dans lequel évoluent les personnages.
Ceci dit, j'ai eu plus de mal avec cette deuxième moitié. J'ai un peu perdu la motivation car j'ai eu du mal avec un personnage en particulier (que je ne développerais pas dans cette chronique, pour ne pas spoiler). Mais la surprenante fin a regagné mon intérêt, à tel point que j'ai hâte d'en apprendre plus dans les tomes suivants !

Côté personnages, si la narration est externe, on reste exclusivement centré sur Chat. Ce dernier suit avec recul, souvent avec crainte, la façon dont la magie gère sa vie. Surtout sa sœur, qui ne perd jamais une occasion de dévoiler ses capacités surnaturelles.
Je l'ai trouvé très attachant, même si j'aurais aimé le voir mûrir davantage, surtout avec tout ce qui lui tombe sur la tête.
En revanche, Gwendoline est complètement détestable. Dans sa façon de se comporter (en véritable reine qui ne doit rien à personne et en vraie sorcière, désireuse de montrer à tous à quel point elle est puissante) aussi bien envers les autres qu'envers son propre frère. Et le final a confirmé cette impression ; je ne retiendrais rien de positif la concernant.
Pour Chrestomanci, il reste assez mystérieux. On sent qu'il possède des capacités exceptionnelles, mais l'auteure se garde bien de les révéler. Du coup, j'attends de lire les autres romans pour espérer en apprendre davantage sur lui ; aussi bien sur son passé que sur ses pouvoirs.

Diana Wynne Jones maîtrise très bien son récit. Si le choix de la narration est en "il", on se centre sur Chat. On apprend donc à connaître ses émotions, ses pensées et l'attachement pour lui est immédiat. J'aurais aimé alors avoir une narration en "je", car, pour moi, une narration externe permet de se focaliser sur plusieurs personnages, plusieurs lieux et, par conséquent, plusieurs événements à la fois.
Mais il n'en reste pas moins que l'auteure possède un style propre à s'immerger dans son univers ; univers dont elle ne dévoile pas toutes les clés.

Un roman qui présente un univers magique qui semble plus complexe que de prime abord, des personnages parfois hauts en couleur, mais un choix de narration qui me désole...
Ma sœur est une sorcière a été une lecture très sympathique !

lundi 27 juin 2016

Les enquêtes d'Enola Holmes, tome 1 : La double disparition

HISTOIRE

Pas facile de vivre seule avec sa mère et quelques domestiques dans un manoir ! Mais lorsque sa mère disparaît mystérieusement, Enola Holmes est bien décidée à résoudre l'énigme. Et ce, sans l'aide de ses frères, Mycroft et Sherlock Holmes...

CRITIQUE

Donner une petite sœur au célèbre détective  Sherlock Holmes ? L'idée est très sympa. Et sur le papier, qu'est-ce que ça donne ? Un premier tome mettant en scène une héroïne qui ne se laisse pas faire et des enquêtes qui promettent d'être palpitantes !

Dans ce premier volet, Enola veut résoudre l'enquête sur la disparition de sa mère. Mais son projet est mis à mal par ses frères, surtout Mycroft, qui se mettent en tête de la placer en pension pour en faire une parfaite lady...

L'enquête en question est plutôt convenue, je dois dire. On sent clairement qu'il s'agit d'un roman destiné à la jeunesse. Par conséquent, j'ai trouvé l'ensemble assez linéaire, sans véritable surprise. Et la fin a confirmé cette impression de "facilité" dans la résolution de l'enquête.
Ceci dit, vu comment tout se termine, j'ai eu l'impression que ce premier tome est en fait une sorte d'introduction qui va nous mener vers quelque chose de plus vaste que ce que à quoi le lecteur pense dès le début. Du coup, j'ai hâte d'en savoir plus !
Malgré tout, c'est parfaitement adapté au public visé. Ce qui ne m'a pas empêchée de profiter de ma lecture et de voyager avec la jeune Enola.


Car nous sommes dans l'Angleterre de la fin du 19ème siècle. L'auteure retranscrit d'ailleurs très bien le contexte historique, que ce soit au niveau des dialogues ou des descriptions des lieux.
L'immersion est totale et j'ai pris grand plaisir à découvrir cette époque, et surtout les mœurs. Car ce premier tome est très centré sur les conditions de la femme et les conventions les concernant.

J'ai beaucoup aimé ce point du roman et j'espère en voir encore davantage dans les tomes suivants.

Enola est une héroïne assez peu en accord avec les conventions de son temps. Elle n'hésite pas à braver l'autorité de ses frères pour tenter de résoudre la disparition de sa mère, quitte à se mettre dans des situations délicates.
J'ai adoré ce personnage, fort et assez déculotté à la fois. Le seul bémol que je lui reproche, c'est son âge. 14 ans, ça me paraît gros quand même pour tout ce qu'elle accomplit, même si elle est dotée d'une grande maturité pour son âge (mais ceci s'explique par l'éducation qu'elle a reçue). Si elle avait 16 ans, voire 18, je pense que cela aurait mieux passé.
J'ai aussi aimé sa façon dont elle gère son enquête et surtout comment elle parvient à décrypter les indices laissés sur sa route. Elle possède un esprit d'analyse assez fin, ce qui m'a énormément plu.
J'ai hâte de la retrouver dans les tomes suivants pour voir comment elle gérera ses autres enquêtes !

Ses deux frères, Mycroft et Sherlock sont plus en retrait. D'ailleurs, le point d'attrait du roman (Enola, sœur de Sherlock Holmes) est finalement assez peu mis en avant. Personnellement, cela ne m'a pas dérangée, je suis même assez satisfaite de ce que l'auteure en fait.

Le style est très immersif et surtout, offre un récit plaisant à suivre, avec un langage soutenu qui n'est pas pour me déplaire.

Un premier tome introductif, avec une enquête plaisante à suivre, malgré la facilité avec laquelle elle est résolue, une héroïne forte et qui n'a pas froid aux yeux...
Pas de doute, Enola Holmes est un personnage à suivre de près, surtout dans les tomes à venir !