dimanche 31 janvier 2021

Le Cinérêve, tome 1 : Le mystère Hortensia

HISTOIRE

Augustin aime beaucoup espionner sa voisine, Mlle Hortensia, en compagnie de sa chienne, Croquette. Ses différentes péripéties vont l'amener à franchir les portes du Cinérêve, un endroit aussi merveilleux qu'effrayant. La vie du petit garçon ne sera plus jamais la même...

CRITIQUE

Le résumé de cette bande dessinée me tentait bien. Un endroit mélangeant rêves, cauchemars et cinéma ne pouvait que m'interpeller. Et j'ai bien fait de craquer, parce que j'ai passé un très bon moment !

On suit Augustin, 9 ans, et sa chienne Croquette, qui espionnent souvent leur voisine, Mlle Hortensia. Il faut dire que la dame a une passion dévorante pour les plantes bizarres... Un jour, le duo va tomber sur le Cinérêve, un endroit magique en apparence, mais qui n'est pas sans danger...

Ce premier tome pose clairement les bases : on nous présente le duo Augustin/Croquette, inséparables, qui vont se retrouver plongés au cœur d'une aventure où le merveilleux côtoie le mystère.

Car on quitte ce livre avec pas mal de questions en tête. Que ce soit sur le Cinérêve, des personnages qui semblent en savoir plus que prévu (Amalia, la nouvelle camarade d'Augustin) et/ou qui ne semblent pas être des humains totalement comme nous (Mlle Hortensia, qui cache pas mal de secrets, visiblement). Du coup, il me tarde maintenant de lire le tome 2 !

Le Cinérêve, qui donne son nom à la saga, est un lieu très particulier, où des enchanteurs peuvent expérimenter des rêves. Un parcours "Cauchemars" est même en cours de travaux, et semble tout aussi intéressant que la partie "Rêves". Mais aussi effrayant, car on va être amené à découvrir un premier cauchemar, d'autant plus qu'il ne semble pas avoir de fin. 

Bref, un lieu à la fois magique, onirique, mais aussi effrayant, voire dangereux. J'imagine qu'on aura davantage d'éléments fournis sur ce cinéma si spécial dans les tomes suivants.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Augustin, même si j'ai pas spécialement adhéré à son côté "j'espionne ma voisine", alors que la dame n'a rien demandé. Il souffre d'harcèlement, mais peut heureusement compter sur le soutien de son amie-dont-j'ai-oublié-le-prénom. Pareil pour Amalia, la nouvelle de sa classe, même si elle semble savoir pas mal de choses sur le Cinérêve et ce qui s'y passe.

Malgré l'espionnage excessif dont il fait preuve, Augustin est un personnage auquel on s'attache ; on découvre, comme lui, l'univers onirique dans lequel on plonge et les "pouvoirs" qu'il découvre. Et puis, le fait qu'il est inséparable de sa chienne, Croquette, joue beaucoup aussi ! D'autant plus que l'animal va avoir son rôle à jouer dans l'histoire...

Concernant Mlle Hortensia et Amalia, elles sont trop peu mises en avant pour vraiment éprouver un sentiment quelconque à leur égard. Mais elles sont suffisamment intrigantes pour qu'on ait envie d'en apprendre plus sur elles. J'espère que ce sera le cas dans le deuxième tome.

Le style graphique ne correspond pas forcément à ce que je cherche, mais certaines planches sont vraiment sympas à regarder. Finalement, le scénario se révèle plus intéressant à suivre que les dessins en eux-mêmes. Et finalement, n'est-ce pas le plus important ?

Un premier tome qui pose les bases, propose un univers à la fois magique et effrayant. Même si Augustin joue un peu trop bien les espions à mon goût, il reste attachant et les personnages secondaires sont assez intrigants pour qu'on ait envie d'en apprendre plus sur eux. J'attends maintenant le tome 2 avec impatience !

mercredi 27 janvier 2021

Saga des Villains, tome 1 : Miroir, miroir

HISTOIRE

Le roi vient d'épouser sa nouvelle femme. Tout le monde s'accorde à dire que la nouvelle reine est d'une exceptionnelle beauté. Mais quand le roi meurt à la guerre, le cœur de la reine se flétrit et sombre peu à peu. Et l'arrivée dans sa vie d'un miroir magique va la plonger dans la jalousie et la haine...

CRITIQUE

Après avoir commencé la saga des Twisted Tales, je poursuis avec celle des Villains, de Serena Valentino. Une série centrée sur les plus grands méchants Disney, narrant leurs origines et comment ils sont devenus les antagonistes qu'on connaît tous. Cependant, il faut lire les tomes dans l'ordre, contrairement aux Twisted Tales, car un fil rouge lie tous les livres.

Ce premier tome se centre sur la Méchante Reine du film d'animation Blanche-Neige et les sept nains. Il démarre au moment où la nouvelle reine épouse le roi. Son amour pour lui n'a d'égale que l'affection qu'elle éprouve pour Blanche-Neige, sa belle-fille. Mais lorsque le roi meurt, la reine change peu à peu : sa gentillesse laisse place à la rancœur et à la jalousie. Surtout quand un miroir magique et d'étranges sœurs s'immiscent dans sa vie...

Le roman est clairement moins développé qu'Un jour ma princesse viendra. La faute surtout à la longueur du roman, qui ne fait que 206 pages. C'est bien trop court pour vraiment développer les personnages, même si l'autrice nous offre un background pour la reine et le miroir.

On découvre ici une reine qui a peu confiance en elle, qui n'a pas conscience de sa beauté (au début du moins), mais dont l'amour envers le roi est sans faille. A tel point que cela provoquera son changement de comportement.

Un changement qui peut sembler brutal pour certains, mais cela ne m'a pas dérangée. Même si la reine est moins développée que dans Un jour ma princesse viendra, on suit tout le récit de son point de vue, et ça, c'est quand même pas négligeable ! Cela nous permet de la voir sous un nouvel angle, loin de la souveraine froide et cruelle qu'on voit dans le film d'animation. Et en tant que fan de ce personnage, cet aspect m'a énormément plu !

J'ai aussi apprécié qu'on offre un background aux objets, comme le miroir ou même l'écrin que la reine donne au Chasseur pour qu'il y pose le cœur de Blanche-Neige. Je n'en dirais pas plus pour pas spoiler, mais j'ai trouvé l'histoire de l'écrin vraiment sympa. Quand au miroir, il apporte surtout LE changement dans la psychologie de la reine. Et quand on découvre son histoire, on se dit que c'est à la fois cruel et logique à la fois.

Pour en revenir à l'histoire, on suit donc la reine qui bascule peu à peu vers le mal. Et comme on a tout le récit de son point de vue, on assiste, impuissants, à sa déchéance psychologique, qui va la pousser à commettre l'irréparable.

Une déchéance due en partie au miroir, mais aussi à un trio de sœurs, cousines de roi, qui vont représenter tout le fil rouge de la saga. Elles se nomment Ruby, Marthe et Lucinda et ont des comportements assez étranges, voire carrément flippants en compagnie de Blanche-Neige. Des sœurs qui connaissent bien les sciences occultes, qui aiment compléter les phrases de l'une, l'autre, mais qui surtout participent à la folie naissante de la reine. Comme si elles avaient un plan précis en tête. Du coup, elles m'ont pas mal intriguée et donnée envie d'en apprendre plus à leurs sujets !

Par contre, je regrette que les autres personnages ne soient pas mieux mis en avant. Notamment Blanche-Neige, dont j'aurais aimé avoir le point de vue, ou encore Verona, la dame de compagnie de la reine. Une personnalité qui ose dire ce qu'elle pense et j'aurais tellement aimé la connaître plus ! Malheureusement, il faudra se contenter de ce que l'autrice a à nous offrir.

Le récit reprend aussi les grandes scènes du film : la rencontre de Blanche-Neige et du prince près du puis (qui a aussi droit à son histoire personnelle), l'ordre au chasseur, la transformation en sorcière, la pomme empoisonnée... Les dialogues sont aussi repris tels quels, ce qui fait qu'on se sent en terrain connu, comme pour Un jour ma princesse viendra.

J'ai rien retenu de spécial concernant le style. Ce premier tome se lit extrêmement vite et l'autrice va au cœur du sujet. Par contre, la fin amène un développement plus poussé d'un personnage en particulier, qui risque fort d'être le fil rouge qui accompagnera les trois sœurs.

Un premier tome qui nous présente une reine douce et aimante, qui bascule peu à peu dans la folie meurtrière, nous dévoilant l'histoire d'un des plus grands méchants Disney. Mais le récit est trop court et j'aurais aimé avoir le point de vue d'autres personnages que la reine. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir, et vu la fin ainsi que l'arrivée de ces trois étranges sœurs, il me tarde de lire la suite !


vendredi 15 janvier 2021

Les sept étoiles du Nord

HISTOIRE

Alors qu'il tente de sauver sa mère, prisonnière de la terrible reine des Glaces, Flint doit malheureusement abandonner sa mission et s'enfuir, en compagnie d'Eska, une jeune fille elle aussi prisonnière de la souveraine. C'est le début d'une longue et dangereuse aventure pour les deux enfants, qui vont tenter l'impossible pour sauver leur patrie...

CRITIQUE

Voilà une lecture parfaite en cette période hivernale ! J'ai de suite flashé sur la couverture, superbe et la tranche verte, qui ajoute du cachet au roman. Et j'ai été totalement transportée par cette histoire !

On va suivre deux enfants, Flint et Eska, qui vont entreprendre un périlleux voyage pour mettre définitivement un terme au règne tyrannique de la reine des Glaces. Mais cette dernière veille et de nombreux obstacles s'élèveront sur le chemin de nos héros.

Une reine des Glaces qui règne sans partage sur un monde imaginaire et des enfants qui veulent la combattre, ça ne vous rappelle rien ?

Eh oui, le livre a des airs de famille à Narnia, et même à la Reine des Neiges d'Andersen. Mais les similitudes sont peu présentes, tant Les sept étoiles du Nord suit sa propre route.

Une route qui démarre en fanfare, puisqu'on suit Eska, prisonnière de la reine des Glaces, qui ne se rappelle plus qui elle est. La souveraine convoite une chose précieuse que la jeune fille possède, mais cette dernière ignore pourquoi elle en a tant besoin. En parallèle, Flint veut sauver sa mère, mais devra abandonner sa mission, tout en aidant Eska à s'enfuir du palais.

Dès les premières pages, le ton est donné. Et ça ne s'arrêtera plus de tout le roman !

L'histoire ne souffre de pratiquement aucun temps mort ; il se passe toujours quelque chose à chaque fin de chapitre, ce qui fait qu'on tourne les pages à vitesse grand V. Je ne me suis jamais ennuyée, tant l'aventure est menée tambour battant. Et avec tout ce qui arrive aux enfants, difficile de ne pas se sentir concernés par ce qu'il se passe ! Y a constamment du suspens, on veut savoir ce qui va se passer. Et, comme Eska, on se pose beaucoup de questions : les enfants arriveront-ils à renverser la reine ? Pourquoi s'intéresse-t-elle tant à Eskia ? Qui est réellement Eskia ? Etc, etc.

Chaque fin de chapitre se finit sur un cliffhanger qui donne envie de poursuivre sa lecture, comme je l'ai écrit. Mais le roman ne se compose pas que d'actions ; c'est aussi un univers merveilleux et effrayant à la fois, où les humains côtoient les divinités et les créatures qui peuplent cette terre.

J'ai adoré cet univers, que le lecteur découvre en même temps que les enfants. Ces derniers se rendent compte qu'ils ne connaissaient pas aussi bien leur monde qu'ils le croyaient. L'occasion pour eux de le (re)découvrir, en même temps que nous. Et j'ai été dépaysée, tant l'autrice sait manier les descriptions pour nous emmener dans son monde !

Non seulement les créatures foisonnent, mais on apprend aussi que ce monde est divisé en plusieurs clans. Rien que le prologue nous raconte l'histoire de cet univers, à la manière d'un conte. Une entrée qui annonce la couleur.

Les personnages sont si attachants qu'on a du mal à les quitter. A commencer par Eska, cette jeune fille qui a perdu la mémoire et ne sait plus qui elle est. Elle est d'autant plus perdue que la reine s'intéresse de très près à elle, pour une raison qu'on ignore. Mais plus on avance, plus Eska prend confiance en elle et ses capacités. Une belle évolution qui la rend encore plus attachante !

J'ai eu un peu plus de mal avec Flint. Sa relation avec Eska démarre mal, puisqu'il la libère bon gré mal gré et doit la ramener auprès de son clan. Mais il prend peu à peu conscience de certaines choses et va aussi évoluer. J'ai adoré sa sœur, adorable comme tout et qui va aussi évoluer peu à peu dans l'histoire !

Le style est fluide, les descriptions sont tellement "vivantes" qu'on a l'impression d'être réellement dans ce monde glacial, à la fois magnifique et dangereux.

Cette lecture fut un pur régal, tant j'ai adoré l'histoire qui ne souffre d'aucun temps mort, l'univers riche et les personnages qui ont droit à une belle évolution ! Un roman jeunesse que je vous invite à découvrir sans tarder !



samedi 9 janvier 2021

Le secret du quai 13

HISTOIRE

Il y a neuf ans, le prince de l'Île a été kidnappé par une certaine Mme Trottel, alors qu'il était accompagné de ses trois nourrices.

Neuf ans plus tard, une équipe composée d'un vieux magicien, d'un ogre, d'une fée et d'une sorcière est envoyée dans le monde des humains pour le retrouver et le ramener dans son pays d'origine...


CRITIQUE

J'avais lu ce livre des années auparavant. Dans le cadre du challenge ABC Imaginaire 2021, j'ai voulu le relire et redécouvrir la plume d'Eva Ibbotson. Et je ne regrette pas ; j'ai éprouvé le même plaisir que lors de ma première lecture !

On suit un quatuor (un magicien, une fée, un ogre et une sorcière) chargé de retrouver le prince de leur île d'origine, enlevé neuf ans auparavant par une certaine Mme Trottel. Mais le ramener ne sera pas chose aisée, d'autant plus qu'ils n'ont qu'une semaine pour réussir leur mission...

L'histoire ressemble fort à un conte, avec son côté très manichéen : les gentils d'un côté et les méchants de l'autre. Mais cela ne m'a pas dérangée, tant j'ai pris plaisir à cette relecture !

Ce qui m'a marquée, c'est l'abondance de créatures fantastiques qui peuplent l'Île, qui n'est pas sans rappeler Narnia d'ailleurs. L'occasion pour Eva Ibbotson de nous présenter différents peuples, avec ses coutumes et ses particularités : fées, ogres, sorcières, harpies, chiens des enfers, fantômes, et j'en passe. Sans oublier les humains qui peuplent également l'Île (les souverains appartiennent à cette catégorie). Une belle façon de découvrir une myriade de créatures, sans pour instant se sentir perdu ou étouffé sous le trop plein d'informations. En un sens, Le secret du quai 13 est un bon point de départ pour s'initier au genre fantastique.

Y a des livres jeunesse pour lesquels j'ai tendance à dire qu'ils ont de grosses ficelles scénaristiques. Mais pas ici. Bien sûr, on devine aisément LE gros truc du bouquin, mais je n'ai pas ressenti cette impression de "facilité", bien au contraire ; on se demande si le groupe va réussir et dans quelle mesure.

Même si le texte est court (233 pages), on éprouve une forte empathie pour les personnages. J'ai aimé tous les membres du quatuor, même si ma préférée reste la fée Cornichette.

Cette dernière aime la nature sous toutes ses formes ; elle n'hésite jamais à rendre service aux autres. Elle est celle qui remonte le moral des troupes. J'ai aimé sa gentillesse et sa douceur qui se dégage de sa personne.

Odge est la sorcière de la bande. Elle participe à la mission en mode "yolo", puisqu'elle veut à tout prix y être. Elle a un sacré caractère et se montre franche. Mais derrière cette façade, se cache une jeune fille qui ne se sent pas à la place dans sa propre famille et qui a peur d'être abandonnée. Elle va peu à peu s'ouvrir et nouer une forte amitié avec les autres, surtout Ben.

Concernant Cornelis et Hans (le magicien et l'ogre), j'ai pas eu d'atomes crochus les concernant, même si j'ai beaucoup aimé les scènes où Cornelius s'adonne à la magie.

Ben est un humain qui va faire la connaissance du quatuor. Gentil, généreux, tendre, courageux, il a toutes les qualités possibles. Ca peut faire de lui un personnage fade, mais comme on est proche d'un conte, ça passe bien.

Il est à l'antithèse de Raymond, un gosse pourri gâté par sa mère ; méchant, hargneux et surtout très capricieux, il en fera voir de toutes les couleurs à notre équipe de choc.

Mme Trottel, elle, est l'antagoniste principale du bouquin, mais elle apparaît davantage comme étant idiote que vraiment méchante. Mais elle en fera aussi voir des vertes et des pas mûres au quatuor (même si c'est involontaire).

Le livre se lit très vite ; on est transportés dans cet univers, à mi-chemin entre notre monde et l'Île. Une immersion telle qu'on a du mal à revenir à la réalité, une fois la dernière page fermée (même si cette sensation est moins forte que pour Le Cirque des rêves de Susie Morgenstern).


Une belle histoire jeunesse, similaire à un conte, qui peut être un bon point de départ pour découvrir le genre fantastique, avec ses créatures et sa galerie de personnages à la fois attachants et agaçants.



jeudi 7 janvier 2021

Magikids, tome 1


HISTOIRE

Depuis la mort de ses parents, Carter vit avec son oncle, qui l'oblige à arnaquer des gens grâce à des tours de magie. N'en pouvant plus de cette situation, le jeune garçon s'enfuit. Il arrive dans une ville où se trouve une fête foraine, ainsi que d'autres magiciens, comme lui. Très vite, la petite bande d'ados vont unir leurs forces pour arrêter les membres de la fête foraine qui, eux aussi, volent les gens...


CRITIQUE

J'avais déjà repéré cette saga, grâce aux couvertures, superbes je trouve ! Et comme le tome 1 était disponible, je l'ai emprunté pour me forger mon avis. Résultat : j'ai passé un excellent moment en compagnie des Magikids !

Ce premier volet se centre sur Carter, qui fuit son oncle et atterrit dans une ville, où il fera la connaissance d'autres adolescents, tout aussi doués pour les tours de magie que lui. Ensemble, ils vont tenter d'arrêter les méfaits commis par les membres d'une fête foraine, installée en ville depuis peu.

Ce qui m'a plu au départ, c'est bien entendu le côté "tours de magie". Et on peut dire qu'on est servi car chaque membre du groupe possède ses propres compétences dans ce domaine. De quoi faire un tour d'horizon des différents tours qui existent, même si on a déjà vent de leur existence.

Pour continuer sur les tours, j'ai beaucoup les explications fournies par l'auteur. En effet, à plusieurs reprises, vous avez des petits chapitres consacrés à un tour en particulier. Si vous voulez épater vos amis, alors n'hésitez pas à les lire, c'est très sympa ! D'autant plus qu'ils ont un lien direct avec l'histoire, de quoi renforcer encore davantage l'immersion dans le bouquin ! Le tout servi par de belles illustrations, rendant l'objet livre encore plus beau !

On a aussi un côté très "interactif", car l'auteur s'adresse directement au lecteur à plusieurs reprises, à la manière de Lemony Snickett. Et on peut dire qu'il est aussi magicien, car il arrive à nous baragouiner et à détourner notre attention sur les choses réellement importantes ! Sans compter les petits indices à décoder, cachés dans le récit et qui nous donnent accès à quelques secrets sur ce premier volet... Mais je n'en dirais pas plus !

Et puisque j'aborde l'histoire, j'ai beaucoup aimé suivre ces ados qui apprennent à se connaître et veulent unir leurs forces pour vaincre des malfrats. Le public-cible est clairement des jeunes lecteurs, car on peut reprocher certaines facilités scénaristiques, notamment vers la fin. Mais cela ne m'a pas dérangée, tant les personnalités affirmées de nos héros m'ont séduite.

D'ailleurs, c'est le gros point fort du roman : les personnages.

Carter, notre héros, ne croit pas en la magie. Pour lui, cette dernière est synonyme d'escroquerie, de tromperie. Faut dire aussi qu'avec un oncle comme le sien, difficile de penser autrement. Mais lorsqu'il fuit et rencontre d'autres ados, passionnés par la magie et sans aucune arrière-pensée malfaisante, Carter commence à se remettre en question et s'aperçoit peu à peu que la magie peut aussi être bénéfique. De plus, ce garçon solitaire découvre un pouvoir qu'il n'avais jamais soupçonné : celui de l'amitié.

Une évolution bienvenue, d'autant plus qu'on suit son point de vue, même si la narration est à la troisième personne. Et Carter va aussi découvrir des ressources en lui qu'il pensait ne pas avoir. Bref, un héros ultra attachant, qui m'a totalement conquise !

Et c'est aussi le cas des autres membres de la troupe ! Même s'ils sont moins développés que Carter, ils ont quand même leurs particularités très reconnaissables, en plus d'avoir un passé visiblement peu enviable...

Je pense notamment à Leila, passionnée par les chaines et autres tours où il s'agit de s'échapper, qui semble cacher un passé d'orpheline difficile. Son adoption par un couple d'hommes l'a changée et a fait d'elle l'ado que l'on découvre dans ce livre. D'ailleurs, ses papas sont juste extras !

Theo est un brillant violoniste, constamment habillé en smoking, aussi le plus calme de la bande. J'ai beaucoup aimé ce personnage, à la fois calme et mystérieux.

Ridley est celle qui a sans doute le caractère le plus marqué de la bande ; elle n'a pas peur de dire les choses. J'ai adoré sa personnalité très affirmée ; il me tarde de la découvrir davantage dans les tomes suivants !

Concernant les jumeaux Izzy et Olly, étant donné qu'ils apparaissent tardivement dans le récit, j'ai pas su m'attacher autant à eux qu'aux autres. Pas grave, je pense que la suite va rectifier le tir !

Des portraits tout aussi attachants et intrigants les uns que les autres, à tel point qu'il me tarde vraiment de lire la suite pour connaître la suite de leurs aventures ! Je pense d'ailleurs que chaque tome se centre sur un ado en particulier, au vu des couvertures. Ici, vous l'avez compris, c'est Carter qi est mis en avant.

Le style de l'auteur est hyper fluide et très immersif ; je me demande s'il n'est pas lui-même magicien, tant on ressent l'authenticité derrière le texte. Une immersion au cœur de la magie, qui se trouve souvent là où on ne l'attend pas.


J'ai adoré ce premier tome en compagnie des Magikids, des enfants passionnés par la magie, qui ne demandent qu'à être davantage développés ! Certes l'histoire souffre de quelques facilités scénaristiques, mais il n'en reste pas moins un excellent roman ! A mettre entre toutes les mains !



mercredi 6 janvier 2021

Des filles comme nous

HISTOIRE

Kay est une des élèves les plus populaires de la prestigieuse Bates Academy. Mais elle a du faire bien des sacrifices pour arriver jusque là.

Or, quand le cadavre d'une étudiante est retrouvée, Kay se retrouve au cœur d'un jeu de pistes qui la conduira à dévoiler les secrets de ses amies, au risque de voir les siens éclater au grand jour...

CRITIQUE

J'aime les thrillers. Et quand c'est du YA, j'hésite encore moins ! Jusqu'à présent, j'ai eu la main heureuse dans ce domaine, mais il fallait bien un jour tomber sur un titre qui me plairait moins que les autres. Et c'est tombé sur celui-ci.

Notre narratrice, Kay, va se retrouver malgré elle au cœur d'un jeu de pistes organisé par Jennifer, une élève de Bates Academy dont elle n'était pas spécialement proche... Mais voilà : Jennifer est morte. Kay va donc devoir enquêter et sur le jeu de pistes et dévoiler les secrets de ses amies, tout en protégeant les siens.

Autant commencer par ce qui m'a vraiment dérangée : la relation Brie/Kay. Je l'ai trouvé très malsaine, du genre : on se plaît, mais on se rend jalouse, on s'engueule, puis on se réconcilie, mais on se rend à nouveau jalouse et on s'engueule encore... Bref, on a l'impression que ça n'en finit jamais ! Et ça dure TOUT le roman ! Non seulement ça fait pas avancer le schmilblick, mais j'ai vraiment ressenti du malaise en lisant leurs scènes. Je trouve vraiment que leur relation est malsaine, mais bien sûr, ce n'est que mon avis.

L'histoire en elle-même est intéressante pour plusieurs raisons.

D'abord, le suspens. Dana Mele a construit un véritable page-turner, ce qui fait qu'on tourne les pages à toute vitesse pour découvrir le fin mot de l'histoire, mais aussi les secrets des filles, Kay inclus. Y a toujours un élément qui fait qu'on continue la lecture ; et on se demande surtout si toute cette histoire aura une fin, tant y a des évènements dans ce récit !

Et comme Kay est notre narratrice, on découvre donc son histoire à mesure qu'on avance dans les chapitres, donnant un double intérêt à l'intrigue. Et on comprend vite pourquoi elle ne souhaite pas les dévoiler au grand jour. Y a des cadavres qu'il vaut mieux laisser dans le placard.

Par contre, le fait qu'on ne suive que le point de vue de Kay devient handicapant, dans la mesure où on n'a que sa vision des choses, ce qui est dommage. Evidemment, comme on est dans un thriller, je comprends le parti prit de l'autrice, mais j'aurais quand même souhaité avoir les points de vue des autres élèves, au vu de tout ce qui se passe à la Bates Academy.

Le gros point noir reste le twist final, pas une surprise pour moi. J'avais déjà deviné passé la moitié du bouquin, donc ce dernier a perdu une grosse partie de son intérêt. Dommage.

Concernant les personnages, Kay a beau être la narratrice, j'ai pas eu d'atomes crochus. Déjà avec sa relation chaotique avec Brie, mais aussi parce qu'elle m'avait l'air constamment détachée. Comme si rien ne l'atteignait. Bon, c'est pas toujours le cas, mais tout le long du récit, je l'ai trouvée "à part". Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, mais il dégageait d'elle une certaine froideur, ce qui fait que j'ai eu du mal à m'attacher à elle. C'est dommage parce qu'elle a un passé difficile, mais rien à faire, ça ne l'a pas fait.

Pareil pour les autres persos, surtout qu'on ne les voit qu'à travers les yeux de Kay. Et pourtant, les filles me semblaient plus intéressantes à suivre que Kay (je pense notamment à Maddy), même si on apprend à les "connaître" via leurs secrets.

Dana Mele sait entretenir le suspens et propose un thriller addictif, qui donne le ton dès le premier chapitre. Dès que vous commencer Des filles comme nous, vous ne pourrez plus lâcher ce livre !

Un thriller YA qui ne m'a pas autant marquée que les autres, à cause de l'héroïne, pas attachante et de sa relation ave Brie très malsaine à mes yeux. Sans parler du twist que j'avais deviné, malgré le côté addictif du récit. Dommage.



Les variations Lucy


HISTOIRE

Lucy est une ancienne prodige de la musique, qui a décidé de tout abandonner du jour au lendemain. Elle tente maintenant de reprendre une vie normale et de se recentrer sur elle-même.
Avec l'aide de Will, le professeur de musique de son petit frère, elle va se redécouvrir et s'apercevoir que la musique fait toujours partie de sa vie...

CRITIQUE

J'ai lu ce livre dans le cadre du Challenge ABC 2021, organisé par nanet. Un titre qui m'a attiré par sa couverture, très jolie.

On suit Lucy, ancienne prodige de la musique, qui a tout abandonné pour se recentrer sur elle-même.

Un pitch comme celui-ci me tentait bien ; j'aime voir comment des personnes essaient de se recentrer sur eux-mêmes... pour peu que ce soit bien fait évidemment. Ce qui est le cas ici.

Dès le premier chapitre, on découvre notre héroïne qui a déjà abandonné la musique pour se centrer sur ses études. On s'aperçoit bien vite que tous les espoirs sont désormais placé en Gus, son petit frère, également un prodige musical.
A partir de là, on va remonter le temps pour savoir comment et pourquoi Lucy a décidé de tout arrêter du jour au lendemain. Et vu les circonstances, je crois que j'aurais fait pareil à sa place.

Les chapitres "flashs-backs" sont finalement peu présents, mais nécessaire pour comprendre tous les tenants et les aboutissants, aussi bien la décision de Lucy que l'impact sur son entourage. Ils permettent d'en apprendre plus sur Lucy, mais aussi sur sa famille, et tous les espoirs que ses membres plaçaient en elles.

Concernant la Lucy du présent, elle va petit à petit se remettre à la musique (au piano surtout), grâce à Will, le professeur de musique de son frère. Et dès que j'ai vu ce détail dans le résumé, j'ai tout de suite pensé ROMANCE.

Heureusement, elle est pas super présente ; je pense surtout que Lucy désire tellement être écoutée et aimée pour ce qu'elle est qu'elle cherche de l'affection où elle peut en trouver. Je ne sais donc pas si on peut réellement parler de romance à ce niveau-là, mais les sentiments de Lucy vis-à-vis de Will expriment son envie d'être appréciée. Et ça me l'a rendue encore plus attachante.

Le fait qu'on suit une famille de musiciens est un bon moyen pour découvrir un pan de musique classique. Bon, on a pas non plus un cours entier sur le sujet, mais le peu que l'autrice donne est un bon point de départ pour découvrir de genre musical à part.

Lucy est une adolescente très attachante, de part son envie d'être appréciée et aimée pour ce qu'elle est (d'où ses sentiments pour Will, comme écrit plus haut). Elle n'a pas le parcours d'une adolescente typique, puisqu'elle a fait des concerts, des concours, elle a voyagé, rencontre les personnes les plus prestigieuses du milieu... Bref, difficile de retrouver une vie normale après tout ce qu'elle a traversé.

Et malgré une famille comme la sienne, on sent qu'elle les aime. J'ai surtout aimé les passages avec son petit frère, Gus ; un prodige aussi, même s'il n'a pas le même parcours que sa sœur. Ce dernier est attachant aussi, même si on le suit beaucoup moins que son aînée.

Par contre, j'ai eu plus de mal avec les autres membres de la famille, notamment le grand-père et la mère. Pareil pour les amis de Lucy : Carson et Reyna.

Quand à Will, je l'ai pas spécialement apprécié. J'ai trouvé qu'il ne jouait pas franc jeu avec Lucy, sentiment qui ne m'a pas quittée jusqu'à la fin, où là c'était pire. J'en dirais pas plus, mais c'est un personnage qui ne m'a pas fait rêver.

Pour le style, c'est fluide, y a rien de spécial à en dire.

Un roman très sympa, qui ne restera pas dans les annales, mais suivre une adolescente qui se redécouvre elle-même a été un agréable moment de lecture. Et quand ça permet à des personnes de (re)découvrir la musique classique, c'est toujours bon à prendre.


mardi 5 janvier 2021

Twisted Tales, tome 6 : Un jour ma princesse viendra

HISTOIRE

La princesse Blanche-Neige vit enfermée dans le château de son père, par ordre de la reine Ingrid, sa belle-mère. Mais le jour où le Miroir magique annonce à la reine que sa belle-fille la surpasse en beauté, elle envoie un chasseur qui reçoit l'ordre de la tuer et de lui rapporter son cœur dans un écrin.

Mais le chasseur refuse d'accomplir cette tâche morbide et abandonne la princesse dans la forêt. Celle-ci trouve alors une maisonnette où vivent sept nains. A leur contact, Blanche découvre toute la tyrannie de sa belle-mère sur le royaume et décide de reprendre les choses en main : elle va retourner au château pour récupérer le trône et devenir cette souveraine bienveillante, tant espérée par le peuple.

Mais la reine Ingrid veille...

CRITIQUE

Les Twisted Tales sont des romans qui reprennent les Classiques d'animation Disney, mais qui changent un élément de l'histoire, ce qui fait qu'on part sur un récit radicalement différent du pitch de base. Et comme chaque roman se centre sur un film différent, vous pouvez lire les tomes dans n'importe quel ordre.

Vous l'avez compris, Un jour ma princesse viendra est ma porte d'entrée dans cette saga. Il reprend la trame du premier long-métrage d'animation Disney : Blanche-Neige et les sept nains, mais le changement est de taille : et si la pomme empoisonnée avait été destiné au prince, et non à Blanche-neige ?

Pour savoir comment l'autrice en est arrivé là, je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même. Ce serait dommage de vous le dire, d'autant plus que j'ai adoré ce roman !

Première chose que j'ai aimé : le fait que Jen Calonita reprenne des éléments du dessin animé. Cela donne l'impression qu'on est en terre connue, même si le fond n'est pas exactement le même. On retrouve par exemple les scènes-clés du DA : la rencontre entre Blanche et le prince près du puits, l'ordre au chasseur, la fuite en forêt, la découverte de la maisonnette et la rencontre avec les nains, la transformation en sorcière, la pomme empoisonnée... Quelques subtilités sont amenées, mais si on a déjà vu le film, ces "retrouvailles" prêtent quand même à sourire.

Certains dialogues sont également repris. Par exemple, les scènes entre la reine et le Miroir, repris tels quels dans le film et transposés à l'écrit. Et comme ce sont mes scènes préférées, évidemment, j'ai été ravie de les retrouver dans le texte !

Autre point fort du récit : la noirceur.

Vous trouviez déjà que le DA était sombre ? Eh bien, l'autrice en rajoute une couche ! Le récit est plus sombre que la "base", dans la mesure où elle parle davantage de la sorcellerie, aspect déjà effrayant dans le film, mais aussi de part l'ambiance. La reine Ingrid règne sans partage sur son royaume et son côté "omniscient" (grâce au Miroir) terrorise le peuple. On en avait déjà un bref aperçu dans le DA, mais ici, Jen Calonita pousse vraiment ce côté effrayant de la reine, à tel point qu'on se demande où n'est-elle pas ! C'est d'autant plus terrible qu'on découvre cela en même temps que Blanche-Neige, coupée du monde, qui n'avait aucune idée de l'emprise de sa belle-mère sur le royaume.

Cette ambiance pesante pèse sur le récit car nos héros ont constamment la menace Ingrid au-dessus de leur tête. Du coup, on ne sait jamais ce qui va leur tomber dessus, tant les pouvoirs de la souveraine semblent sans limite. Je n'ai jamais pu lâcher le livre, tant j'étais prise dans l'histoire, désireuse de savoir ce qu'il allait advenir de Blanche et ses amis. Et surtout de savoir comment le prince allait croquer dans la pomme à la place de sa dulcinée !

Et si l'ambiance est plus travaillée, les personnages le sont aussi !

A commencer par la reine Ingrid, qui a toujours été pour moi une des méchantes les plus emblématiques de Disney (même si elle s'appelle Grimhilde dans le DA, mais passons...). Ici, l'autrice accorde des chapitres entiers à son histoire, où on découvre comment cette adolescente victime d'un père violent en est arrivée à la Méchante Reine qu'on connait tous. Un développement bienvenu, qui permet à l'autrice de lui inventer une histoire, un passé qui vont la conduire vers cette reine assoiffée de pouvoir, dont la jalousie et l'orgueil la poussent à éliminer celles qui osent surpasser sa beauté. Même si elle perd peu à peu de sa superbe et de son influence à mesure qu'on avance dans le récit.

Les chapitres qui la concernent nous permettent aussi de suivre ses pensées, notamment lors des scènes-clés du DA (la transformation en sorcière, pour ne pas la citer), renforçant ce sentiment d'effroi qu'elle nous a inspiré étant petits. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de m'attacher à elle, malgré sa méchanceté, surtout dans les premiers chapitres "flashs-backs".

A travers Ingrid, l'autrice aborde aussi la sorcellerie, peu présent dans le film (mais oh combien marquant !). On en apprend un peu plus sur la magie, les sortilèges utilisés et j'ai trouvé ce point très intéressant. Là aussi on découvre comment la future reine s'est lancée dans la sorcellerie, au point de savoir préparer une potion pour la transformer en vieille femme.

Blanche-Neige est également mieux traitée. Il est vrai qu'on garde d'elle l'image d'une princesse en attente du prince charmant, et qui ne fait pas grand chose, à part s'occuper du logis des nains. Ici, Jen Calonita lui offre une personnalité plus complexe et un caractère plus affirmé.

Faut pas oublier que Blanche a vécu enfermée dans un château, sans contact avec le monde extérieur pendant des années, réduite en esclavage par sa belle-mère. Ce retrait forcé l'empêche de prendre réellement conscience des problèmes du royaume, ce qu'elle ne découvrira que plus tard, au contact des nains. Mais sa gentillesse et sa douceur sont déjà des qualités appréciées par les domestiques, au point qu'elle "symbolise" déjà la résistance du peuple face à la reine.

Une fois à l'extérieur, plus elle prend conscience des choses, plus elle s'affirme. On découvre alors une princesse qui ne veut que le bien de son peuple, désireuse de rendre à son royaume sa prospérité d'antan. Elle entre en opposition totale à sa belle-mère, deux personnages aux caractères et ambitions diamétralement opposés. J'ai même l'impression que plus on avance, plus Blanche grandit. La princesse du début n'est plus du tout la même qu'à la fin. Une évolution très appréciable venant d'un personnage qualifiée d'"has-been" la plupart du temps. Ce n'est que justice pour une princesse pas aussi cruche que ce qu'on veut bien nous faire croire.

Le prince Henri a également droit à un beau développement ! Personnage fade qui n'apparaît qu'au début et à la fin du film, ici, l'autrice développe davantage son caractère ; un prince gentil et courageux, désireux d'aider Blanche dans sa quête. Bon, c'est sûr qu'on reste dans le thème du "prince charmant", mais il devient vraiment "vivant" dans ce roman. Comme pour la reine, Jen Calonita lui invente une famille, un passé certes moins développé qu'Ingrid, mais un passé quand même.

Sa relation avec Blanche est aussi améliorée. Si nos deux tourtereaux ne se voient qu'au début et à la fin du DA, Un jour ma princesse viendra développe là aussi leur relation. Le duo apprend à se connaître, à s'apprécier, à s'entraider dans l'adversité. Chacun puise son courage et sa force chez l'autre, formant un couple plus uni, plus touchant et plus "vivant", là encore.

Finalement, mon seul regret est que les nains n'aient pas eu droit au même traitement. Ils jouent bien sûr un rôle primordial dans l'histoire, mais ne sont pas aussi exploités que ça. C'est dommage, parce que l'autrice avait une belle occasion de leur offrir aussi un développement plus travaillé, mais elle ne l'a pas fait. Dommage.

Petit plus que j'ai aussi apprécié : le fait que même les objets ont leur histoire. Que ce soit le Miroir ou la pomme empoisonnée, ils ont un "développement" précis, à tel point qu'on comprend que le choix de la pomme pour tuer la princesse n'est pas le fruit du hasard (sans mauvais jeux de mot). Quand au Miroir, on apprend grâce aux chapitres consacrés à Ingrid d'où il vient et comment la reine l'a acquis.

Je n'ai pas grand chose à dire sur le style, mis à part que l'autrice a su parfaitement retranscrire l'ambiance du DA, tout en ajoutant de la noirceur dans l'ensemble. J'avais réellement l'impression de lire le scénario d'une autre version à Blanche-Neige et les sept nains. A tel point que je regrette maintenant que cette version n'ait pas été retenue !


Premier Twisted Tales et ce ne sera pas le dernier ! J'ai adoré ce livre, très respectueux du film d'animation, tout en apportant du développement à l'histoire, aux personnages (la reine, le prince et Blanche-Neige) et plus de noirceur au récit. Je regrette juste que les nains n'aient pas eu droit au même traitement. Mais si vous voulez découvrir cette série, foncez sur celui-ci !



Winternight, tome 1 : L'ours et le rossignol


HISTOIRE

Vassia est la dernière d'une fratrie de quatre enfants. Elle seule peut voir les créatures fantastiques, gardiennes de l'équilibre entre leur monde et celui des hommes.
Mais Anna, sa belle-mère, fervente religieuse, est bien décidée à éradiquer les anciennes traditions...

CRITIQUE

Cela faisait longtemps que je n'avais pas chroniqué un livre. Et celui-ci m'a donné envie de me relancer sur le blog, même si ce sera de manière très sporadique.

Dans ce premier tome, on fait la connaissance de Vassia et de sa famille. Notre héroïne est assez spéciale, de part les circonstances de sa naissance, mais aussi par sa capacité à voir les créatures folkloriques, issues des contes que racontait Dounia, sa nourrice, étant enfant. Cette capacité l'éloignait déjà des villageois qui la regardaient d'un mauvais œil, mais avec l'arrivée d'Anna, sa belle-mère, c'est toute l'ambiance du village qui va être chamboulée.

Ce qui m'a frappée durant ma lecture, c'est que l'autrice a doté l'hiver d'une personnalité. Non seulement de part le folklore, mais aussi par l'emprise que cette saison semble avoir sur les hommes. Même quand les autres saisons sont là, on dirait que l'hiver attend son heure pour déployer ses griffes glaciales et geler les villageois. On peut dire qu'il s'agit vraiment d'une lecture hivernale.

J'attendait surtout l'aspect folklorique du récit, voir comment il allait être traité. Et je n'ai pas été déçue ; on sent que Katherine Arden a fait des recherches, pour nous proposer tout un univers qui ne demande qu'à avoir des offrandes, pour protéger les maisons du mal qui se répand peu à peu. J'ai adoré découvrir ces créatures, dont je ne soupçonnais même pas l'existence. Et pour les plus curieux, un glossaire se trouve en fin d'ouvrage, pour en apprendre plus sur ces créatures. Certaines m'ont intriguée, d'autres m'ont fait flipper. Mais une chose est sûre : j'espère de tout cœur qu'elles reviendront dans les tomes suivants !

L'ambiance aussi est très travaillée. On sent qu'une menace plane, mais on ne connait pas sa nature exacte. Comme l'héroïne, on se pose des questions et on veut savoir ce qui va se passer. D'autant plus qu'au village, plus on avance dans le récit, plus l'ambiance devient stressante, voire morbide. De quoi rajouter une sensation d'angoisse, voire même d'étouffement, tant on a l'impression que le village est coupé du monde, à cause de cet hiver qui n'en finit pas.

Je ne sais pas si on a un aspect historique dans ce récit, mais j'ai beaucoup aimé cette plongée au cœur d'une Russie moyenâgeuse (même si on ne parle pas de "Russie" proprement dit à cette époque), où on côtoie tantôt la noblesse, tantôt les paysans. Le fait que l'autrice nous fasse suivre plusieurs personnages est une excellente idée car non seulement on suit différentes intrigues, mais en plus, cela permet d'approfondir les personnages et d'en apprendre plus sur les coutumes de cette "Russie" d'un autre temps.

D'ailleurs, les descriptions sont tellement travaillées que j'ai eu l'impression de me retrouver soit dans les couloirs d'un palais, soit dans la maison de Vassia, où la nourriture manque, où la moindre source de chaleur est la bienvenue. Ca participe à l'immersion du récit.

Par contre, je ne m'attendais pas à ce que le rythme du livre soit si lent. Il faut vraiment attendre le dernier tiers pour que les choses bougent enfin. Perso, ça ne m'a pas tellement posé de problème, mais pour ceux et celles qui aiment l'action, vous n'allez pas en trouver des masses ici. Katherine Arden prend vraiment le temps de mettre les choses en place, de développer ses personnages, au risque de déséquilibrer l'intrigue. Comme c'est un tome 1, ça ne me dérange pas. J'espère juste qu'on aura plus d'actions dans les tomes suivants.

Même si les personnages sont développés, ils ne sont pas tous attachants.

Vassia est courageuse et doit porter seule le poids de maintenir les traditions pour que les créatures ne dépérissent pas, mais elle doit faire face à l'hostilité des villageois (surtout sa belle-mère), mais aussi au scepticisme de sa propre famille. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu'une créature des temps anciens s'intéresse de très près à elle...

Bref, une héroïne seule contre tous, à laquelle je me suis énormément attachée. Tout au long de ma lecture, je voulais la prendre dans mes bras, la soutenir, la protéger... Il me tarde de voir ce qu'elle devient dans le deuxième tome.

Sa famille est plus "chaotique", dans le sens où l'attachement ne s'est pas fait pour tout le monde. Ca a été le cas avec Piotr (le père), les frères et sœurs de Vassia, malgré leur scepticisme. Surtout Alioucha, le seul frère encore présent dans la maison (les deux autres étant parti vivre leurs vies), protecteur envers Vassia et même le seul à vraiment la croire. Seule Olga m'a parue distante, du coup, j'ai eu du mal à éprouver de la sympathie pour elle.

J'ai adoré par contre Dounia, la nourrice des enfants, à l'origine de toutes les histoires décrites dans le texte, dont le rôle est plus important qu'il n'y paraît et son amour pour la famille est sans faille.

Par contre, Anna, la belle-mère de Vassia est détestable au possible. Elle aussi voit les créatures, mais elle les considère comme des visions démoniaques. Fervente dévote, elle veut à tout prix s'en débarrasser. Et quand il s'agit de sa belle-fille, y a plus de limite. Une femme haïssable au possible, dont on souhaite la mort le plus rapidement possible.

J'ai bien aimé le style d'écriture, où l'immersion est au rendez-vous. Comme je l'ai écrit plus haut, on sent que l'autrice a fait beaucoup de recherches, pour nous proposer une histoire intéressante, riche, qui m'a vraiment transportée !


Ce premier tome sert davantage d'introduction, tant l'autrice soigne ses personnages et son univers. L'aspect folklorique est incontestablement le gros point fort du récit, mais les amateurs d'actions devront passer leur chemin, tant le rythme est lent. Il n'en reste pas moins que L'ours et le rossignol est une belle surprise et il me tarde maintenant de poursuivre la trilogie !